Tournez la poignée…
Et voici devant vous un casino au luxe baroque, étincelant de toutes ses roulettes. Ses innombrables salles rutilantes regorgent de merveilles de toutes sortes : les jeux les plus inimaginables, les plus fous y sont éparpillés, nappés d'éclairages tendancieux et scintillants. De toutes parts, une moquette immaculée drape le sol, si épaisse qu'elle dévore goulûment le bruit des pas des intrus… pardon, des visiteurs, entrez, soyez les bienvenus !

Au sein de la chambre 108 règne une frénésie difficilement concevable : dans un vacarme assourdissant assaisonné de cris sauvages, une foule dense et furibonde s'entretisse anarchiquement, se pressant avidement autour des tables pour s'éparpiller avec fureur d'une machine à une autre dans le plus grand tohu-bohu. Alimenté par des essaims, que dis-je, des régiments de joueurs insatiables, ce tumulte plantureux, relevé par des rugissements laissant présager d'enjeux gargantuesques, rend quasiment impossible tout dialogue, voire même toute pensée pour qui s'y plongerait trop cupidement.
Remarquez, vous n'y perdez pas grand'chose. Tout absorbés à leurs paris survoltés, les joueurs ne vous accorderont aucun regard, ne vous rendront aucun salut : les jetons qu'ils s'arrachent férocement sont comme incrustés dans leurs pupilles voraces.