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L'Asile
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Cavino Royale

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Message Ven 06 Juil 2007 | 22:37  Répondre en citant

Mission de reconnaissance, tu parles ! Qui avait eu l'idée farfelue d'aller espionner les caves ? Qui avait pu croire bon d'aller s'enterrer dans un trou pareil, humide, froid, désertique, labyrinthique, énigmatique et dyslexique ? Elle shoota dans un mur. Famille, je te hais ! Regagnons notre calme, toutefois. Elle était là pour espionner, pas pour se faire attraper pour vandalisme ou elle-ne-savait-pas-quoi. Et puis, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même : qui avait eu la merveilleuse idée de se porter volontaire sur cette reconnaissance ?

Sophie, ben oui.

C'était presque une institution. Sophie-ben-oui. Sofibinwi. Ce qu'elle pouvait détester ce surnom ! Après tout, ce qu'elle voulait, c'était rendre service, crotte de bique.

Enfin bref.

La question, c'était par où aller. Elle était venue ici pour essayer de dresser un plan des lieux, et éventuellement une liste des sorties — du moins celles qu'elle trouverait. Voilà trop longtemps que les rumeurs couraient sur les fameux passages secrets des caves, et, chez les Mélancoliques, on voulait en savoir plus. Qu'à cela ne tienne ! Elle s'était fait une joie de devenir exploratrice, informatrice, calculatrice, kinder délice…

Une ombre, là-bas.

Elle oublia instantanément ses divagations et se plaqua dans un renfoncement, la main crispée sur sa clé à molette.

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La mort est le plus profond souvenir.
Ernst Jünger
Sophie Lefèbvre
Mélancolique


Message Sam 07 Juil 2007 | 2:24  Répondre en citant

Le nouvel Autiste était apparu dans l'ombre. Le noir des murs s'était tortillé, et Béla avait semblé un animal en détresse lancé à travers la cave comme dans une immense nuit gelée, qui hululait sa solitude en longs souffles continus.
À exister, ici, maintenant, il ressentait un léger affolement. Un nouvel espace. Une nouvelle odeur. De nouveaux bruits. Il lui avait paru passer à travers un tunnel, et l'air, l'atmosphère de piège l'avaient gagné. C'était insolite.

En cette belle journée — où le soleil aurait laissé deviner son museau dans une autre réalité — une jeune araignée pendue au plafond esquissait quelques exercices : étirements et musculation étaient toujours bienvenus. Mais la pauvre spiderwoman, une dame jadis si dodue et hardie, flétrissait à mesure que l'âge la rattrapait : comme une fleur. Elle semblait particulièrement dépressive ce jour-là, et la vision d'un minuscule bosquet de boucles noires lui redonna momentanément le sourire : de haut, il semblait se balancer d'avant en arrière (secoué par le vent ?) et se frotter les branches (quelles étranges branches ce faisait ! Elle en fut toute étonnée.) Le bosquet si mignon trottinait et ses deux L'araignée fut consternée : le bosquet paraissait embarrassé.
Embarrassé ? Un bosquet ? Ce fait étrange qu'un bosquet semblât embarrassé rebuta tant l'araignée qu'elle décampa…

Dans l'Asile mystérieux, des amoncellements de briques placées là ou portées spontanément par un vent secret développaient une cave. Des tunnels s'y trouvaient surmontés d'une voûte : c'étaient des linceuls pris d'humidité, et là, dans l'espace flottant, molle et indécise, une lumière se mourait.
Béla n'aimait pas ça.
Béla tressaillit.
Il trébucha.
Encore.
Figea.
Là !

Ghaain !

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ee um fah um soo
foo swee too eem oo

Virginia Woolf
Béla
Autiste


Message Sam 07 Juil 2007 | 13:58  Répondre en citant

Elle observa les mouvements cahotants des ombres, bringueballées sur les murs par une lointaine bougie. Ça se rapprochait, lentement, par à-coups. L'ombre s'étirait depuis si loin qu'elle n'arrivait pas à estimer sa distance… Ses phalanges blanchirent sur la clé à molette. Le poids du métal au bout de son poignet ne suffisait plus à la rassurer. Peut-être la torche, dans son sac… Du calme, du calme, du calme. Elle avait toujours son pouvoir. Il ne pouvait rien lui arriver. Elle ne se ferait même pas remarquer.

Elle regrettait déjà de s'être portée volontaire, elle se haïssait à présent. Il était pourtant de notoriété publique qu'elle n'était pas taillée pour l'action… Pourquoi avait-elle autant insisté pour mettre les pieds dans le plat ? Sofilamélas. Oui, Sophie-la-mélasse. Et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même… Comme toujours.

Ne faisant qu'un avec l'alcôve dans laquelle elle était terrée, elle attendit, observa, angoissa, rutabaga. La chose hésitait, palpait, trébuchait, bilboquet — poussa un couinement ignoble. Suraigu, informe, on aurait dit une éructation de harpie, un hululement dans la nuit, un champ de pissenlits. Sophie, tétanisée, sa clé à molette toujours à hauteur de la hanche, leva l'autre main, prête à jeter le sort qui lui permettrait de détaler à toutes jambes. Elle rouvrit les yeux, distingua quelque chose, esquissa un geste de sa main libre.

Une petite chose embroussaillée se tenait devant elle, la montrant du doigt. Un enfant brun, aux grands yeux sombres. Intimidé, curieux, apeuré, prêt-à-poster. Ou peut-être juste perdu ? Etait-il humain ? Ou était-il un des spectres légendaires des caves ? Non, son pouvoir n'agissait que sur la matière. Un égaré, probablement. Elle en fit prudemment le tour. Rien de menaçant. Rien de dangereux. A première vue. Son pouvoir commençait à faiblir, elle allait bientôt devoir le sortir de sa catalepsie.

Elle reprit sa place et le libéra d'un autre geste désinvolte. Soutint son regard. Très gentiment :

Bonjour ! Comment tu t'appelles ? Tu es perdu ?

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La mort est le plus profond souvenir.
Ernst Jünger
Sophie Lefèbvre
Mélancolique


Message Sam 07 Juil 2007 | 23:35  Répondre en citant

Lorsque Béla étendait son bras de cette manière et qu'il laissait paître, à son extrémité, un doigt à l'allure de bête maigrichonne, on le regardait étrangement. L'expression d'angoisse alors immobile sur son visage, comme sculptée sur une statue de sel, causait autant de sensations de chagrin (Y fait pitié, c'pauvre enfant ! C'est-y possible, laisser une pauvre ‘tite bête t'u seul, comme ça, dehors !) que d'impressions drolatiques ; car c'te garçwounet-là, y doit ben être mime parcqu'é j'ai jamais vu ça ! ; parce que c'tu étrange un peu, une ‘tite chose comme ça qui te pointe sans te r'garder dans la face ! Ç'va faire un humoriste, certain.
Toutefois, l'expression de cette femme, elle, frôlait la grossièreté. Et encore, si ce n'avait été que de la grossièreté, Béla ne se serait point recroquevillé vite fait bien fait comme une tortue qui se retire dans sa coquille. Mais le sadisme qui coulait du visage de cette apparition meurtrière était foudroyant.
C'était quoi, ce sourire qui lançait des dards d'intérêt trop avides !
La femme était donc là. Elle soutint son regard. Très méchamment.

« Bon'our ! Co'ent'pelles ? ‘u es'rdu ? »

Les mots et la syntaxe s'entremêlèrent, tournoyèrent tout autour de Béla comme des fantômes ; et le garçon ressentit l'hantise extrême des morts. Ils se présentaient à la façon de barbouillages absurdes, plus peints que dits, jetés sur la surface de l'ouïe sans ordre, sans sens, sans logique.
C'étaient des ombres, des bouts de mots sans queue sans tête.

Béla tremblotait. Couinait comme un oiseau. Très doucement.
Placée fragilement entre les mains doucereuses de la cave, la boule molle gémit.
La peur s'affairait autour d'elle, travailleur du malheur d'autrui ; elle évoquait les rites sataniques. Et Béla, doucement, appela à l'aide : « A… Ahg ! »
Sa voix percuta durement l'impénétrable des murs.

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ee um fah um soo
foo swee too eem oo

Virginia Woolf
Béla
Autiste


Message Lun 09 Juil 2007 | 8:12  Répondre en citant

Pourquoi la pointait-il ainsi obstinément du doigt sans la regarder ? Est-ce qu'il était en train de la montrer à son ami imaginaire ? Il avait l'air d'un oisillon tombé du nid, pépiant misérablement, demandant grâce. Intringuée et attendrie, Sophie s'approcha prudemment d'un pas, et s'accroupit en face de lui.

N'aie pas peur, je ne vais pas te faire de mal.

Elle l'observa plus attentivement. Sous ses yeux paniqués, son nez palpitait frénétiquement. Il avait l'air en état de choc. Qu'avait-il bien pu lui arriver ? A moins que ça ne soit un petit Autiste ? Mais comment aurait-il échoué ici ? Ou bien était-ce un mirage, un leurre, une sirène, un fantôme ? Un piège ? Ridicule.

Elle devait se dépêcher, ou il finirait par la faire repérer. Mais ses gémissements étaient si pathétiques, son paillement d'effroi si désespéré… Elle ne pouvait pas le laisser là. Elle tendit lentement sa main, paume vers le haut.

Tu veux venir avec moi ?

Il ne ferait que la ralentir. Il la ferait repérer. Mais non, elle pouvait simplement l'accompagner jusqu'à une sortie… Peut-être pourrait-il lui montrer par où il était arrivé ? Peut-être lui apprendrait-il un nouveau passage ? Ou même plusieurs ?

Dans quoi était-elle en train de s'embarquer ?

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Message Lun 09 Juil 2007 | 16:55  Répondre en citant

Et lorsqu'une paume se présenta à lui, sa tête s'éleva ; son regard s'alluma.
Il toisa les épaules géantes de la femme. Elles ondulaient sur le panorama comme deux collines jumelles. La gigantesque stature, à demi ogresse à demi baobab, s'étirait longtemps ; dans ses hauteurs, elle éclaboussait l'obscurité d'une teinte de soleil mourant, tragique. Puis elle rejoignait le bleu du ciel gris de la cave. Et Béla entrevit deux taches mobiles, perchées à sa cime : des pupilles.

La paume était tendue comme un sac : emplie de lumière et de vie frétillante. Elle était encourageante et incitatrice. Elle était si grande, si pleine d'il n'aurait su dire quoi d'immense et de magnifique.
Seulement, Béla n'oubliait pas le regard dangereux de la femme, sa grossièreté de Gargantua, cette sorte d'ironie dangereuse qui la consommait ; c'était une dérangée ! il n'allait quand même pas la suivre, bon Dieu !

Mais sa paume, sa paume à lui, s'envola. Elle battit quelques fois des ailes. Flotta un instant. (Comme ça dans l'air, vulnérable, et fragile aussi, a ressemblait vraiment à l'espèce aviaire. Tellement qu'on voyait même plus le bras, l'épaule, pis le dos qui la soutenaient. A semblait vraiment très libre et très contente) Se posa sur la main de Sophie ; un atterrissage paisible. Presque tendre. Et Béla sourit timidement, en guettant les pieds géants de la dame géante.

Mwa ? fit-il pour calquer le « moi » de Sophie.

Autour de lui, des ombres commençaient à se mouvoir.

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Virginia Woolf
Béla
Autiste


Message Mer 11 Juil 2007 | 23:10  Répondre en citant

Gagné. Ils étaient repérés. Il leur fallait fuir au plus vite. Quelqu'un — ou quelque chose — approchait. Elle ne pouvait pas se permettre d'attendre et de figer, elle venait d'utiliser son pouvoir inconsidérément, et aurait à peine de quoi immobiliser un adulte. S'ils étaient plusieurs, elle serait repérée.

Elle avait perdu un temps précieux à essayer d'amadouer le petit bout de chou, et voilà qu'ils étaient sur le point de se faire attraper. Allons, pas de défaitisme. Les ombres étaient proches, mais pas assez pour les voir. Une chance que la disposition des rares candélabres soit en leur faveur. Elle s'accroupit devant le garçon (vite !) et lui demanda très doucement, en gardant sa main dans la sienne : Il va falloir qu'on s'en aille d'ici. Tu veux faire la course ?

Elle ne voulait surtout pas le brusquer, mais il lui fallait absolument se déplacer au plus vite. Elle se releva, lui jeta un grand sourire et dit en riant tout bas : « Partez ! » puis se retourna et commença à courir, plaquant son sac contre elle pour faire le moins de bruit possible. Elle espérait de tout cœur qu'il la suivrait, mais elle devait penser à sa survie d'abord.

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Sophie Lefèbvre
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Message Jeu 12 Juil 2007 | 0:44  Répondre en citant

Un jeu ? La géante lui proposait une course, de sa voix agressive, encore ! Pas content du tout du ton de cette harpie si changeante (et si elle, elle lui paraissait changeante, alors imaginez-vous lorsqu'il va rencontrer les autres internés !), Béla fit mine d'être vexé. Mais, déjà, la femme avait hurlé, puis déguerpi comme une voleuse. Et la comparaison était si juste que le petit autiste avait plongé ses mains dans les poches de son jeans pour être certain qu'elle ne lui avait rien dérobé. Ç'aurait bien été le bout de l'insolence !
Non. Rien n'y manquait. Mais alors…

Une impression de froid gagna sa nuque, ses bras, sa tête, et des cliquetis se firent entendre.
La cave n'était pas déserte. Il pouvait les deviner postés un peu partout. Camouflage des guetteurs. Sueur des doigts crispés sur les armes. Attente des sentinelles. Il surprend un glissement d'ombres, là, sur sa gauche : l'un d'eux, dos appuyé au mur, le regard féroce.

Tout compte fait, Béla suivrait la géante (comme s'il avait le choix…).
Il bondit, s'élance dans le noir, s'engouffre dans la cave, slalome entre les ombres qui jaillissent des murs, de la voûte, du sol, coupe à droite à la première intersection, oblique à la seconde, et rattrape miraculeusement Sophie.

Une détonation se fait entendre, comme le dernier souffle de la terre avant l'anarchie de l'Apocalypse. Mais ce qui suit tient davantage du cinéma hollywoodien que de la fin des temps annoncée par la Bible : Béla et Sophie, côte à côte devant d'immenses flammes. Gros plan sur la terreur figée dans les yeux de l'Autiste. Travelling arrière : les flammes se rapprochent. La musique thème de James Bond s'enclenche ; ils courent devant la caméra ; les effets spéciaux sont époustouflants. L'Agent 007 (miniaturisé pour les besoins du tournage) et la délicieuse Vesper Lynd (enlaidie, également pour les besoins du tournage) jouent remarquablement bien leur rôle. Comment font-ils pour si bien feindre la peur !

Mais le temps compte : à ce point du scénario, deux couloirs se présentent à nos protagonistes. Droite ? Gauche ?
Une mauvaise décision pourrait s'avérer fatale.

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Virginia Woolf
Béla
Autiste


Message Mar 17 Juil 2007 | 0:42  Répondre en citant

Sophie courait, détalait comme un lapin même, comme Mélisande devant Golaud, comme la suffisance devant le trop, l'élégance au triple galop, la jouissance du rodéo, course folle et mécanique, parcours gol et drôlatique, bourse molle et hystérique, Hub' ! Sans réfléchir, sans reconnaître aucune galerie, elle s'enfonçait à toutes jambes dans les caves désertes et silencieuses.

Et sombres.

Elle finit par s'arrêter, pantelante. Gauche, droite ? Elle regarda en arrière et aperçut le bout de chou. Bien, il avait réussi à la suivre. Elle prit à gauche. Plus aucun bruit maintenant, aucune autre ombre ne bougeait que les leurs dans ce cul-de-sac obscur. Manifestement, ils avaient réussi à semer leurs poursuivants… Pour peu qu'il aient jamais existé. Elle sortit son plan. Où pouvait-elle bien être ? Elle s'assit, invita du regard l'enfant à la rejoindre.

Se repencha sur son plan. Elle était perdue. Complètement perdue. Encore un épisode trépidant de Sophie-la-mélasse, la série préférée des demeurés. Quelle gourde ! Qu'est-ce qu'elle allait leur dire ? J'ai cru que quelqu'un arrivait, j'ai voulu me cacher, je me suis perdue en m'enfuyant comme une pétocharde ? Il fallait qu'elle revienne avec quelque chose… Il fallait qu'elle sorte tout court !

Mais peut-être pourrait-il l'aider ?

Tu sais où on est ? Tu sais par où tu es venu ?

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Sophie Lefèbvre
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Message Mar 17 Juil 2007 | 14:53  Répondre en citant

Virant à gauche pour suivre la géante, Béla longea la courbe du mur à au moins 15 kilomètres heure, regarda en arrière et, rassuré que les autres coursiers ne les suivent plus, reporta son regard à l'avant, où Sophie, imposante, arrêtée, vraisemblablement plongée au creux de ses pensées les plus profondes, ne parut pas voir l'intrépide petit Autiste qui fonçait vers elle comme une voiture à plein régime ; Béla appuya sur le frein, glissa le long du tunnel avec un crissement de souliers en caoutchouc et, dieu merci, s'immobilisa avant d'heurter la jolie charpente blindée qui imposait sa carrure à la cave.

Ladite charpente questionna le garçon ainsi qu'on lance un obus. La bombe éclata, la déflagration se fit sentir et Béla, déséquilibré, fut projeté par terre. « V…nu ? » Il secoua la tête. Il se releva, lent, parmi les ténèbres. Il se frotta les mains, angoissé, glissant un coup d'œil derrière lui pour voir s'il n'y aurait pas plus de lumière, là-bas. Non.

V…nu ? Il répéta le mot dix fois, prenant conscience du signifié en ressassant le signifiant. Mwa ? Mououa… ? Moi ! Il avait brandit ce dernier moi comme un drapeau, ou un dessin dont il aurait été particulièrement ravi. Il soutint sa progression avec insistance. Moi… Moi venu ? Mouwa venu !
Il redisait les mots comme le premier homme avait résonné l'usage de la pierre.

Moi venu ! Béla pointa le mur comme il avait pointé Sophie à leur première rencontre. Béla s'approcha du mur. Béla embrassa le mur. Béla cajola le mur. Cajola le… mur ? Mais que faisait-il ?

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Virginia Woolf
Béla
Autiste


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