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L'Asile
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Lise en abyme

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Message Ven 11 Juin 2010 | 15:13  Répondre en citant

Une herbe d'un vert eidétique. Chaque brin est de la même longueur que son voisin ; mais ce n'est pas forcément évident.


En arrière-plan, un bosquet d'arbres. Les feuilles sont du même vert que l'herbe. Elles forment un écran touffu et impénétrable contre la lumière du soleil (hors-champ). On peut apercevoir quelques branches d'aspect tourmenté.
Un coin de ciel apparait dans le coin supérieur droit. Les traditionnels nuages gris pâles, qui laissent aujourd'hui un accroc d'un bleu pastel en leur sein. La silhouette de beau temps ainsi délimitée n’évoque rien de précis –ou plutôt, chaque observateur y verra quelque chose de distinct.


Au centre de l'image, un socle imposant supportant les statues de deux lutteurs, en marbre. Le socle porte une plaque qui explicite sans doute le sens de la scène, mais les lettres sont indéchiffrables à cette distance.
Les athlètes accaparent l'espace. Chaque muscle semble rendu à la perfection, et si ni leur expression ni leur position ne sont réalistes, le tout dégage une impression d'harmonie et d’équilibre.


L’élément perturbateur est une fille qui parait vouloir séparer les deux belligérants. Contrairement à ceux-ci, nus, elle porte un costume blanc, marqué de taches étranges qui donnent l'impression qu'elle aussi est en marbre. Son visage est blanc, ses cheveux blonds cendrés.
Elle exprime une peur contenue.


À dire vraie, elle ignorait les conséquences de ses interrogations au cœur de l'Asile, en un lieu, les Bureaux de la Direction, qui ne sont jamais que ce qu'on y croit trouver. Une métaphore concrétisée, où la moindre pensée peut avoir des répercussions physiques, incarnées. Un lieu où laisser son esprit vagabonder dans une photographie, ne fut-ce qu'un instant, et souhaiter par la suite être ailleurs, est comme une demande chuchotée à l'oreille d'un destin farceur et lunatique, à l'humour subtilement tordu.

Lise ne savait pas quand elle se trouvait, ni où elle était au sein du parc. Elle était juste une Hystérique sans le moindre public en vue. Alors, pour ne pas disparaitre, elle tâchait de se convaincre que les lutteurs étaient réels, et qu'en s'interposant entre eux, et en étant aussi immobiles que ces êtres, elle parviendrait à attirer leur attention pétrifiée. Ce n’était pas une illusion, pas encore –c’était le dernier recours de celle qui se sentait sombrer, et qui s'accrochait désespérément à la première chimère qui flottait à sa portée, pour en vivre –jusqu’à ce que quelqu'un la sauve.


L'un des cadres de cette image est métallique et fonctionnel ; l'autre, bien plus grand, est une frontière de fer forgé purement ornementale, à force de ne servir à rien –car nul ne l'atteindra jamais, tout comme nul ne touchera l'horizon.

Ce qui n'est pas décrit est, nécessairement, à l'extérieur du premier cadre ; et, tout aussi sûrement, à l'intérieur du second.
_____________
Si je suis
Ce que j'ai fait
De ce que les autres ont fait
De ce que je suis
Alors
Je ne suis pas
Lise Errandi
Hystérique


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