BIBLIOTHEQUE
Le mot était écrit en lettres majuscules capitales sur la porte fermée. Elle était arrivée là par pure errance, il est vrai que lorsqu'on perd la mémoire on déambule sans savoir exactement notre destination. C'est en cela qu'elle s'était sentie attirée vers cette salle dont la porte ressemblait pourtant à tant d'autres. Veridis en était encore à se demander où elle était tombée, peu rassurée elle se décida à entrer : elle tourna la poignée usée en fer forgé dont le ressort mou n'opposa aucune résistance et la porte coulissa en un léger grincement sur ses gonds.
Dans la pièce, faiblement éclairée par le soleil couchant, une musique résonnait dans l'air, étrangement elle lui déplu fortement, on aurait dit une complainte surtout dû aux chants qui accompagnaient la mélodie. Plusieurs tables était disposées dans la salle, sur l'une d'elle quelqu'un "lisait" enfin d'une drôle de manière car il déchirait les pages. Elle s'éloigna par prudence et arriva dans les rayonnages, dans chacun d'eux il n'y avait pas seulement des livres mais aussi des flacons où flottaient d'étranges "choses" ainsi qu'un bric-à-brac inconcevable.
— C'est plus un débarras qu'une véritable bibliothèque. Dit elle pour elle-même.
Son attention fut retenue par un livre qui curieusement n'était maculé d'aucune poussière elle s'en saisi. La couverture était d'un bronze sombre et un fermoir le tenait, celui-ci pulsait d'une lumière bleutée. Elle l'ouvrit et sur la première page était inscrit le titre : Recueil des remèdes obscurs. Et en bas de page son nom était écrit.
— Se doit être le mien... Murmura t-elle non moins sans une once de surprise. Elle comprit alors que non seulement ce ne devait pas être le seul de ses objets parsemés dans cet étrange batisse mais aussi que chaque fois qu'elle en trouverait un, sa mémoire lui reviendrait peu à peu. C'est alors que quelqu'un lui tapota l'épaule. Elle cacha le livre de peur que ce ne soit le déchireur de précédemment. Elle se retourna doucement avec un frisson de peur dans l'échine, l'avait on vue prendre le livre ? Etait ce un autre des étranges pensionnaires? :
—Bienvenue à l'Asile... entendit elle.
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«Tant d'insolence et d'arrogance doivent être PUNIES !»