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Lun 16 Fév 2009 | 1:13 |
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Perpendiculaires souples et mouvantes : les draps enlacent des rais de lumière matinale, diluée par un rideau métallique abaissé à la hâte. Céleste en pantalon de pyjama est assise à gauche du lit, du côté de la porte. Manie archaïque du "au cas où". Le visage tout froissé, boursouflé de sommeil, les cheveux en épis graisseux. Les yeux clos, elle goûte la chaleur inhabituelle de la piaule à peine plus grande que la surface du lit elle-même, la curieuse difficulté d'émerger d'une nuit interminable, profonde, profonde… Le sang palpite dans ses doigts, son ventre, gonflés, gorgés de sommeil réparateur. Céleste s'échauffe. Déjà le printemps ?
A tâtons, elle tombe du lit. Un tas désordonné de vêtements en vrac.
A quatre pattes, elle se traine mollement jusqu'à la petite salle de bain. A l'aveugle, le robinet d'eau froide, la nuit fiévreuse éclabousse les murs en jets malhabiles. Elle s'essuie le visage avec les mains : ses omoplates larges comme des os de seiche ; ses seins, des poires dépecées, accablés de si peu de féminité. Les rites guident Céleste vers l'éveil, réflexes inlassablement répétés depuis des années de solitude réglée à la minute ; réguliers et réconfortants, ennuyeux et sereins. Un soupir affaisse un peu plus la chair indolente, paresseuse, paresseuse… Un pincement dans la matrice curieusement tendre : quelques gouttes de sang viennent colorer le bout des doigts, sans violence à extraire. C'est encore le printemps ?
Céleste ouvre lentement les yeux. Une flaque de soleil rose luit sur le carrelage.
Ce matin n'est pas tout à fait comme les autres. Il manque l'anémie du manque. L'hémorragie de son âme percée partout de solitude ; seule et invisible, somnambule, translucide.
Confusément, elle songe à l'eau qui goutte sur son menton, aux sangs nouveaux qui coulent en elle, à la clope qu'elle va fumer, debout sur une chaise, pour voir le jour se lever par la lucarne des toilettes ; au silence, à son âge, au plaisir qu'elle ne connait pas de partager cette langueur. Et puis à l'homme qui dort. A l'odeur de ces draps qui ne sont plus à elle, à ce matin qui ne lui appartient plus vraiment, inondé par la chaleur qu'il transporte avec lui, qu'il répand autour d'elle, en elle, secrètement, sans même qu'elle ne s'en soit aperçue.
Une cheville en équilibre instable au dessus du lit, elle rougit, perturbée par la vision abandonnée du corps étendu paisiblement sur les draps. Hésitant entre une mission risquée visant à contourner délicatement l'endormi, et l'envie insensée de bondir subitement sur lui, de coller sa peau collante de sueur à la sienne, de presser son visage humide sur ses joues, ses lèvres, de faire fondre la solitude comme un peu de neige au soleil.
Les cigarettes ont été malencontreusement planquées sous l'oreiller du côté droit. _____________
La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel. |
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Céleste Schizophrène

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Dim 01 Mar 2009 | 13:49 |
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L'endormi oscillait lentement vers un état d'éveil. Les cellules de son corps hésitaient encore, certaines pressaient de tout leur poids en direction de la chaleur moite des draps, les autres rejoignaient la surface de sa peau nue, frémissaient à la surface, échaudées par des raies de chaleur qu'il n'expliquait pas, prêtes à se saisir de la moindre caresse qui passerait à proximité avec une furieuse avidité.
Le bruit l'avait sorti de l'inconscience d'un sommeil réparateur. Ses instincts de protection restaient encore bien vivaces, l'arrachèrent à quelque rêve dont il ne se souviendrait bientôt plus, un rêve qui le laissait avec l'agréable sensation d'un cocon de bien être qu'il ne voulait encore briser pour déployer à nouveau ses ailes découpées dans la blancheur maladive de l'univers.
Pas tant qu'il n'aurait rangé soigneusement hors d'atteinte les regards du bout des lèvres, la carte raturée qu'ils parcouraient alors, puis les pupilles qui emprisonnèrent les siennes pour ne plus les libérer malgré les vagues de sentiments divers qui les agitaient.
Et tandis qu'il se remémorait ces instants de partage inespérés, la tension du bas de son dos et de son fessier découvert s'accentua. Plus un son maintenant, que se passait-il ? Fallait-il soulever ses paupières pour constater le changement du monde autour de lui avec le risque toujours présent de ne plus y retrouver la même Celeste.
Non, non, il ne bougerait pas, continuerait à affronter la tension qui faisait cogner sa poitrine écrasée contre le matelas.
Il y avait sa découverte d'avant le sommeil
Un léger sourire se dessina sur ses lèvres _____________
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Fallom Tenk Paranoïaque

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Mar 17 Mar 2009 | 2:11 |
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Le rideau suggestif exposait des rayures de peau nue, lactescente sous le flash du soleil précoce, au regard voyeur d'une équilibriste très tentée. Prendre la mesure, du bout des orteils tendus à la courbe longue du dos qui se déroule dans l'ombre chaude. Prendre la température, de ses veines électrisées par une faim croissante de contact renouvelé, au souffle de l'autre dans l'alcôve inespérée d'un isolement conjoint. Déjà oublié, le caprice de la clope matinale, déraisonnable devant tant d'autres réjouissances à venir…
Une esquisse de sourire sur les lèvres tant convoitées, un rêve, un désir; celui de contempler sans fin cet abandon précieux à la léthargie paisible et érotique du matin. L'intuition amusée d'un petit jeu de dupes : feignant le sommeil pour mieux attiser les regards lourds des sens fébriles de Céleste, son désir de goûter aux perles de lumière salée, en suspension aux points de tension; condensation des fantasmes oniriques accumulés en surface de sa peau repue. Savourer l'indicible attraction de sa langue pour le moindre frisson.
Mesurer le probable retentissement d'une telle indécence joyeusement assumée. Tendre l'oreille, saisir le feulement du cœur adhérant aux réminiscences suintantes des draps. Tendre la main, en équilibre malhabile au dessus du gisant, effleurer de la pulpe des doigts la texture addictive d'une hanche élastique, d'un os rugueux, d'un renflement ému. Se fondre peu à peu, apprécier la chaleur alléchante de l'épiderme encore calme, laisser l'intimité croissante lui offrir le plaisir primitif d'une odeur familière, d'une caresse, d'un étourdissement silencieux.
Une goutte fraîche perla du front de Céleste penchée avec concentration sur son hésitation ardente, vint rouler sur ses lèvres entrouvertes, puis éclaboussa la blancheur lumineuse d'une rayure de chair immobile, en attente, alanguie, impatiente ? Impossible de faire marche arrière.
Son ventre s'était fendu comme un fruit mûr. _____________
La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel. |
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Céleste Schizophrène

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Mar 14 Avr 2009 | 23:41 |
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Dans un silence savouré en douleur à retenir une excitation grandissante, Fallom tentait de restreindre son imagination - qui se perdait dans les sévices que pourraient lui apporter les prochains instants - en se concentrant sur le rythme régulier de sa respiration.
Bien mal lui en pris car reflué par une poitrine toujours compressée ses poumons éveillaient d'autres espaces sur lesquels son esprit trouvait des prises trop récentes.
Étirées par le jeu d'une omoplate, les griffures de la veille et un masque de sueur
Encore
Un étau autour de ses hanches avait marqué son effort
Une caresse à l'intersection de son corps…
Chut !
Soudain les raies de chaleurs se rassemblèrent en un unique point baladeur. Parti faire taire les images passées, il imprimait son propre dessin, se promenant sur la peau nue, entrainant dans son sillage le gémissement d'un étirement bienheureux
Adieu les éclats de rire d'une dissimulation enfantine bien loin déjà de son centre d'attention
L'étirement s'était laissé réduire au silence d'un effleurement de la main. Son émetteur enfermé dans un cocon de chair dont il savourait la douce chaleur.
Pas un mot ne troublerait ce doux moment dans le souffle rocailleux échappé d'une gorge desséchée par l'air conditionné qui circulait autour d'eux.
Juste une respiration calme maintenant, et la vision effroyablement agréable de ce que pourraient être les jours à venir. Quelques décors idylliques empruntés sans doute à des magazines qui étaient passés sous son regard, mais cela suffit à lui arracher un frisson. Dans son esprit, ils n'étaient pas seuls.
[Désolé pour le délai de cette réponse] _____________
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Fallom Tenk Paranoïaque

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Jeu 21 Mai 2009 | 14:38 |
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Et la palpitation vive, vivante, viscérale, au creux de sa main, au creux de son sexe.
Silence encourageant de l'autre, pleinement présent au partage des nourritures tendres et charnelles, tout entier tendu dans le don de sa précieuse confiance. Bercée, absorbée par les moindres écarts de souffle et de murmures, les excitantes variations de température. Cette faim violente que rien n'apaise plus, effrayante, prédatrice, plus forte qu'elle, venue des profondeurs de son inconscient animal, qui prend possession de ses sens. Cette fusion à laquelle sa peau addictive ne pouvait que céder.
Remplir, ingérer, couver, combler. Submergée une fois de plus par cette chose en elle qui n'est pas elle et qui règne, qui n'est peut-être pas vraiment là, mais qui lui dicte déjà tout de ses désirs et de ses choix. Incapable de résister à cette présence en son sein d'une conscience parallèle qui lui intime de ne pas le lâcher, lui, celui que ses entrailles ont élu, ne pas quitter sa peau d'un seul pouce jusqu'à ce qu'enfin ils comprennent, jusqu'à ce qu'enfin ils se décident à s'aventurer sur ce qu'ils partagent, sur cette terre irradiée qu'ils possèdent en commun.
Sur cette terre irradiée de doutes, de craintes, aride mais brûlante de leur tendre violence, qu'ils ont fantasmé ensemble pas à pas et qui prend forme, qui se superpose au décor comme un délire de leur folie fusionnée.
Ouvrant grand les étangs verts et insondables.
Ouvrant grand les vannes de son esprit, chassant le flux épais de sa mémoire pour faire place nette. Pour accueillir la métamorphose, une de plus.
Céleste captant son reflet entre les paupières mi-closes de Fallom écarquille les yeux : elle ne reconnaît pas la plénitude qu'elle y entrevoit. Un râle de surprise et de fatigue, le corps cède, son front se colle sur la peau moite de l'autre pour y trouver le temps d'une réflexion. Le réconfort d'une main sur sa tête qui balaie la peur, autorise l'espoir. Filet de voix doux et inquiet.
- Qu'est ce que tu as fais encore de moi ?
Qu'as-tu fais de cet instinct qui me pousse vers toi, cette décharge électrique dans mes reins, changée en plaisir et qui se mêle à mon sang pour le gorger d'une force nouvelle ?
Quel est ce monstre nourri de mon amour, qui déjà entame le dialogue, qui déjà attend de moi et de nous des choses auxquelles je ne comprends rien ?
Ce qui est en moi est-il moi ? _____________
La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel. |
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Céleste Schizophrène

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Lun 01 Juin 2009 | 17:33 |
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Une nouvelle fissure au creux de la barrière qui maintenait la peur à distances du petit couple profitant de sa tranquillité. Que pouvait-il répondre à cela ? Pourquoi prononçait-elle des mots si lourds de sens, si proches d'une possibilité de changement sur lequel il n'aurait aucune prise, un rejet de l'influence qu'il aurait involontairement pu avoir.
Juste une fissure, car il y avait toujours la tendresse, ce regard craintivement avide prêt à partager encore des moments de douceur. Parce qu'en fait, le changement pourrait lui apporter de longues années de rêve.
Elle se colmata finalement dans un élan protecteur, ses bras incapables de résister au besoin d'enserrer l'âme qui s'était affaissée.
Chut...
Oui, ne prononce pas un mot de plus. Profitons juste du silence et de la communication d'effleurements et d'odeurs qui ne mentent ni n'interrogent. Qui sait combien de temps encore les doutes resteront à hurler dans leur espace restreint avant de retrouver la liberté.
Vivre dans l'instant présent sans penser à ce qu'il y avait autour, sans penser à eux, sans penser aux souffrances passées et à venir, inévitables. Fallom n'était pas ouvert à quelque sentiment que ce soit. Il s'y enfermait plutôt, un moyen comme un autre de fuir sa propre tendance à l'isolement, un isolement dont il ne voulait désespérément plus. Alors oui, il s'accrochait à elle, désespérément. Un masque de douceur, de joie, de quiétude par dessus une montagne d'egocentrisme. Elle était parvenu à entrer dans son monde, ou peut-être l'avait-il laissée entrer car il en avait besoin. Elle faisait partie de ce monde désormais, était comme une autre partie de lui-même sans le savoir, et c'était peut-être là tout le problème qui s'opposait à son calme.
Il s'était crispé lors de la question posée. Oh, pas longtemps. Pas trop longtemps espérons le pour que cela ne soit remarqué et que l'escalade de questions n'ait raison de sa santé mentale factice.
Sourire oui, et poursuivre comme avant
Sourire et se détendre
Y était-il parvenu ? _____________
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Fallom Tenk Paranoïaque

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Dim 19 Juil 2009 | 20:52 |
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La main qui balaie ses cheveux, régulière, un peu trop pour ne pas trahir une tension contenue, sans impact actuellement calculable, sans résultat concrètement vérifiable. L'odeur chaude et évocatrice de la chambre aux fenêtres soigneusement closes et obstruées de stores métalliques, semblable à un cocon opaque tenant le couple à l'écart de toute confrontation, toute provocation et potentielle accusation, à l'écart d'eux-mêmes.
Enserrée dans ses bras, canalisée par le souffle calme contre son oreille, l'étau chaud et familier de sa peau comme un prolongement de sa peau. Se sentir fondre et ne pas lutter, surtout pas, même si l'inconnu et la dissociation, même si la psychose puerpérale, les démembrements et l'absence de référent. Se laisser fondre et goûter la quiétude du moment, en silence, se taire enfin. Oui, tais-toi.
Accepter le silence. Acquiescer sans un mot, lâcher prise sur l'emprise que l'appréhension exerce. Se soumettre au calme, à la quiétude bienvenue, s'en laisser imprégner et pénétrer comme d'une purge douce. Et Céleste de songer pour elle-même, ensommeillée...
- Laisse grandir le monstre dans l'eau sombre des marécages, au plus profond de toi, là où vous ne pourrait pas l'atteindre, là où vos peurs ne vont pas. Mais...
Chut...
- Écoute-le. Plus un mot, tu ne dois pas lutter, tu ne dois pas risquer de percer la bulle, ce n'est pas le moment, tout commence à peine, un tout qui s'esquisse, tout petit encore, alors, laisse grandir la bulle de chair sur laquelle sa main est posée...
Plongée dans une transe suave, bercée par l'apaisement de ses désirs et de ses craintes, Céleste rêvait... Se réfugiant en plongée au creux d'elle-même dans les eaux insondées, derrière le filtre de chair que caresse son autre sans peut-être y penser. Côtoyant le parasite qui la hante, se laissant entrainer dans le courant et danser, danser. En position foetale dans les bras de Fallom, absorbée dans sa propre capacité à se ressourcer, à se transcender... Comme une enfant, se laisser bercer. _____________
La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel. |
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Céleste Schizophrène

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Dim 02 Aoû 2009 | 22:47 |
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Les doutes s'apaisèrent à nouveau, sans armes devant l'abandon. Fallom s'approcha encore plus d'elle, glissa une main sur son épaule découverte, la laissa parcourir les cicatrices de ce bras frêle, de sa taille, pour finalement la déposer au creux de son ventre.
Et il resta là quelques minutes, sans penser à rien de plus que la présence de Celeste.
Le temps passait, il fallait sortir, ne pas rester trop longtemps sur place. C'était trop dangereux. Il retournerait observer les autres personnes présentes en ce lieu étrange, noter leurs faits et gestes; il tenterait de comprendre en quoi ils complotaient contre lui, entre eux; il saurait à nouveau comment se dissimuler à ce monde. Non pas il finalement. Ils étaient deux maintenant, c'était d'autant plus important.
Un dernier baiser au creux du coup, puis il fit l'effort de se détacher de cette chaleur. Dieu que c'était difficile ! Il avait envie d'en profiter encore, sans arrêt, se réfugier définitivement dans cette communion mais ce n'était pas possible n'est-ce pas ? Il ne voyait pas réellement comment.
- Je vais sortir
Chuchota-t-il d'une voix douce.
Il releva lentement pour se diriger à son tour vers la salle de bain, réapprendre des rituels quelque peu oubliés à force de vie solitaire mais qu'il croyait avoir connu dans son existence même si, dans l'empilement de plans dans les plans, il ne retrouvait plus vraiment le quand correspondant.
Le carrelage apparut peu à peu dans son champs de vision, un carreau blanc, puis un second, un troisième encore, barré d'une petite trainée rose qui s'agrandissait progressivement.
- Celeste ?
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Fallom Tenk Paranoïaque

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Dim 02 Aoû 2009 | 23:31 |
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Camisolée par la chaleur de la peau de Fallom étendue un peu partout autour d'elle, emmaillotée dans ses délires régressifs et végétatifs, Céleste laissa l'autre quitter ses bras sans sortir de sa transe. Elle savait son besoin de se mêler aux autres pour mieux se donner l'illusion d'en contrôler les faits et gestes, de se fondre dans la masse pour s'en persuader protégé, comme immunisé. Qu'avait-elle a dire sur ce qui pouvait lui apporter le simulacre d'une tranquillité passagère ?
Pour contrecarrer l'absence, les mains de Céleste se placèrent dans les empreintes encore chaude de l'autre. La tiédeur humide et sensible, si fragile de renaître enfin à la vie. Mais pas le temps de se laisser aller à plus de réconfort, la voix de l'autre résonne. Maugréant et se trémoussant mollement, se faisant violence pour sortir de sa léthargie délirante si reposante au demeurant; la jeune femme rejoint Fallom sur le carrelage blanc et froid, à contre-cœur.
Éblouie par la lumière crue de la salle de bain, les yeux mi-clos, elle suit son regard posé sur le liquide rosé qui teinte le sol. Trainant ses pieds nus jusque dans la petite flaque elle s'y arrête, remonte le temps le long de ses cuisses. Ce sang là ne lui ressemble pas. Pas de souffrance et de mutilation volontaire, pas de punition arbitraire. Et pourtant la vie qui palpite encore, elle le sent maintenant, qui bouillonne en son sein comme un parasite déjà tyrannique. Et carnivore ?
Les cycles ont changés, quelque chose a résisté à la destruction cyclique de son fort intérieur. Les grands changements se font toujours dans le sang. Même si cette fois, elle n'y comprend rien... Et ce n'est certainement pas lui qui connait la réponse. Pour balayer le trouble, elle éclate de rire.
- De quoi tu as peur ? Ce n'est pas la première fois que tu en vois.
Avec son pied nu, elle patauge dans la petite flaque et l'étale. Elle se baisse, plonge ses doigts dans l'eau teintée de rose flou, sourit à Fallom en lui dessinant un soleil sur la peau de sa poitrine maigre, du côté gauche, un soleil brûlant et nourrissant, effrayant. _____________
La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel. |
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Céleste Schizophrène

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Lun 03 Aoû 2009 | 22:31 |
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- D'habitude je sais d'où ça vient.
Une voix froide, blessé par un rire qu'il prenait pour de la moquerie.
- Et arrête avec ça !
La main de l'artiste repoussée de son œuvre d'un brusque mouvement de bras.
Se voir mis en doute n'était pas et de loin ce qu'il supportait le mieux, pas plus que la dissimulation. Les deux touchaient trop à ce qu'il ne savait ou ne devait pas savoir. Cela dit ce n'était pas l'essentiel
Il s'accroupit auprès de la flaque.
- Tu es sûre que tout va bien ?
Pas de sollicitude, plus une certaine forme de défi. Il avait bien cherché si elle n'avait pas une entaille supplémentaire, une caresse qui aurait créé un mouvement de recul, mais rien. Il devait y avoir autre chose. Que lui cachait-elle ? La journée d'investigations commencerait par ici finalement.
Pas de sollicitude exprimée et pourtant dans le flot de doutes qui avaient fini par franchir l'illusion se cachait le spectre de la disparition. Des images de veilles incessantes, de derniers tremblements et de la chair qui se refroidirait entre ses bras. Elle n'avait pas le droit !
Mais le choix ? _____________
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Fallom Tenk Paranoïaque

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