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A l'embouchure de l'isolement

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Message Sam 17 Jan 2009 | 0:23  Répondre en citant

Sur le sourire crispé de Céleste aurait pu se déposer un autre doute, une nouvelle appréhension menant à la méfiance et à la solitude. Cette solitude qu'il haïssait par dessus tout car elle le poussait à ruminer ce que les autres pouvaient être en train de comploter en son absence, le repoussant chaque minute un peu plus d'une chance de partager quelques moments émouvants, sinon reposants et agréables.

Il l'imagina alors seule, à n'offrir qu'un visage neutre au néant qui lui faisait face, jour après jour. Lui-même ne devait pas être bien convaincant dans ses manifestations d'émotion, pourquoi le lui imposer alors ? Une hésitation timide oui, que les événements s'empressèrent de justifier alors qu'il y songeait. Quelle marque de confiance ! Ne pas lui accorder la même estime ne serait pas… pas quoi d'ailleurs, juste ?

Attendri, il la regardait se dévêtir, tentait de maintenir à distance la colère lorsque les blessures glissaient à la lumière de sous le tissu rêche, se concentrait sur l'air de piano discret qui alimentait l'atmosphère, tentait d'en retrouver le nom tout en sachant pertinemment qu'il n'y connaissait rien de plus que quelques échos lointains au coin d'un couloir.

Enfin, il put s'approcher, glisser l'une des manches le long du bras qui lui était le plus proche, en prenant un maximum de précautions afin de ne pas heurter l'un des bleus en cours de guérison. Tremblant bien sûr, ce faisant.

Et l'ombre de passer derrière elle, déposant le tissu sur ses épaules frêles.


(je n'ai guère mieux pour l'instant, désolé également, mais cela viendra par la suite surement ^^)
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Comment ne pas craindre ceux qui nous touchent le plus
Fallom Tenk
Paranoïaque


Message Lun 02 Fév 2009 | 2:02  Répondre en citant

L'air sur la peau comme un attouchement métallique. Tension intolérable, Céleste serre les dents, les mots se pressent au bord des lèvres mordues, saignées à blanc par les secrets contenus. Ses yeux tournés vers la bouteille, comme de vieilles plaies gorgées de sang en attente; enfouir encore l'humiliation de ne plus savoir se donner, renier les douleurs vives qui s'agglutinent au bord des cils. A quelques mètres, tout près, angles droits et rassurants de l'esquisse aimée. Elle pense à ces mains hésitantes, douces, à l'air frais du cloître, à la brûlure tendre qui ouvrait ses entrailles. Elle a aimé, elle le sait.

Pourquoi est-ce si difficile, pourquoi maintenant ? Pourquoi ce calque, cette chambre immonde sur une tendresse toute neuve, cette fureur qui la tenaille, ce goût de sang à l'idée d'embrasser ces lèvres pourtant désirées ? Malgré la censure tyrannique de sa mémoire blindée, les décors ressurgissent, les hématomes s'échauffent. La violence la terrasse comme un coup au plexus. Céleste ne croit pas aux fantômes. Alors pourquoi s'acharnent-ils ?

Elle pense à lui, à cette ombre furtive maintenant toute proche, à son odeur encore si présente sur sa chair à elle, sa peau nue, tendue par l'appréhension, par la peur, à la délicatesse de ses gestes qu'elle ne mérite pas. Elle sait qu'il n'y est pour rien, qu'elle est la seule fautive dans cette interdiction au plaisir, à la paix, et cela la dégoûte, elle pense qu'elle se hait. Et puis elle ne pense plus. Empoigne la bouteille et pour ne pas la fracasser sur la seule personne qui l'ai jamais aimée, l'éclate sur le mur, et avec, ses genoux, ses mains, son front, submerge par sa propre violence cette chair punching-ball qui a été la sienne, les mots qu'elle ne peut pas prononcer, les remords qu'elle ne se permet pas d'avoir, tout s'échappe brusquement dans un écoulement souverain.

Et quand elle n'a plus rien à dire, enfin, elle se tait. Le vin moucheté sur la peau blanche. Le souffle court, recroquevillée sur le sol, le vêtement doux et soyeux qui découvre sa peau; est-ce toujours le même ? Elle garde les yeux clos, dans ce néant cotonneux qui suit l'explosion. Elle se dit qu'elle lui a sûrement fait peur. Qu'il l'a peut-être quittée, effrayé, dégoûté, embarrassé. Mais au moins à présent, il sait. Que le seul danger qui les guette, la seule ombre à planer sur leur cocon naissant, c'est elle-même. Et qu'elle préfère encore moisir seule dans ses effluves avortées de tendresse plutôt que de prendre le risque de le blesser.

Son corps meurtri étant enfin vécu comme ce qu'il est, ses pleins, ses ombres, ses déliés, elle n'a pas honte de sa nudité, et dans l'obscurité de son étourdissement, elle se sent bien. Autour d'elle quelque chose à changé. Les mains invisibles prêtent à l'asphyxier se sont évaporées. En fait, elle aimerait qu'il soit encore là. Oui, elle aimerait bien, un peu plus près.

- Où es-tu…?

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La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel.
Céleste
Schizophrène


Message Mar 03 Fév 2009 | 0:24  Répondre en citant

Je ne veux pas douter d'elle !

Une obsession transformée en réponse violente à l'explosion formée par la bouteille volante contre le mur de la pièce. Un pieu de peur s'était soudain fiché au travers de son crâne, un ordre impérieux lui ordonnant de fuir loin, très loin de cette réaction qu'il ne comprenait pas. Il ne voulait pas écouter cette peur, absolument pas, désespérément pas.

Une porte vers un passage dérobé

Se referme

Elle lui parlait, et que ses mots étaient doux. Bien sûr, il acquiesçait à tout. Cela correspondait tellement à sa vision de leur rêve. Elle lui proposait ce qu'il avait à l'esprit enrobé dans les plus belle paroles que l'on puisse trouver pour décrire un tel tableau, des mots qu'il serait bien en peine de pouvoir retenir, retrouver tels quels dans le futur, mais dont la musique l'accompagnerait toujours, qu'il gouterait du bout de la langue, tentant d'y retrouver le même débordement de joie.

Pourquoi restait-elle à terre pour prononcer tout cela ? Avait-elle… honte de s'ouvrir de la sorte ? Sans doute de la timidité, une soudaine pudeur dans l'envie de clarté qui guidait son besoin d'exprimer ses sentiments. L'appréhension de les voir déçus peut-être. Il devait l'encourager, la rassurer oui, lui faire comprendre qu'il partagerait tout avec elle.

Avec un sourire, il s'agenouilla, s'approcha au plus près qu'il puisse sans se fondre en elle et referma tendrement l'étoffe précieuse sur ces épaules qui lui avaient échappé. Les bras refermés autour de sa poitrine, la tête glissée au creux de son cou, il profita quelques instants de cette impression de plénitude, lui offrant par la même une réponse qu'il espérait suffisante. Personne ne les séparerait, pas même lui. Il ne le permettrait pas.

- Comme je suis heureux que tu m'ait tout dit

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Fallom Tenk
Paranoïaque


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