Un chemin vaut l'autre
De l'autre côté du miroir
L'Asile
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Reflexion...

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Message Sam 09 Aoû 2008 | 12:07  Répondre en citant

La préparation allait rapidement, déjà l'un des reflets apportait un fauteuil à White, celui-ci allait s'y installer quand le meuble, malicieux, se décala légèrement, faisant mollement chuter l'autiste sur le sol. Les reflets s'esclafèrent tout en entamant une étrange danse tout autour du jeune homme. White, surpris, se mit à chercher le fauteuil, déjà enfui à toutes jambes. A terre, le dos appuyé contre l'un des miroirs, il replia ses interminables jambes vers son maigre torse, et les enserra de ses bras, encore tout étonné.
Soudain, ses reflets se mirent à courir, affolés, et se dissimulèrent de nouveau dans les miroirs. Désormais, plus rien ne bougait. Le reflet inerte de l'autiste, assis entre deux miroirs, se répétait à l'infini, formant une sorte d'immense couloir emplis d'épouvantails aux masques blancs. Quelqu'un était arrivé. Ce n'était pas important, il n'était pas l'un des leurs. Il n'avait rien à faire ici.
White cherchait encore le directeur.
Une minuscule fourmi escaladait lentement la cuisse de l'autiste, avançant aisément sur son pantalon de toile. Elle se contenta de saluer le jeune homme lorsqu'elle croisa son regard.

"Salut à vous ma jeune amie." fit White en voulant oter son chapeau haut de forme. Il fronça les sourcils en tombant doigt à crâne sur son cuir chevelu. Détournant le regard, il remarqua que son chapeau, par on ne sait quel miracle, se trouvait au pied d'un autre homme, dissimulé par sa propre ombre.
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"C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous."
Erasme
White
Autiste


Message Dim 10 Aoû 2008 | 22:24  Répondre en citant

Etrange. Aucune réaction à ses paroles. Avait-on déjà connaissance de son arrivée ? Aucune surprise, aucune réponse. L'autre avait-il entendu les mots se propager dans les murs, se préparait-il à l'arrivée de contestataires armés de leurs justes revendications peut-être sanglantes ? Etrange, pas de système de défense, aucun mécanisme déclenché par son arrivée pour éradiquer l'intrus, rien, rien du tout. Etrange.

C'en deviendrait presque insultant de ne pas être considéré comme une menace valable. Cependant, à bien y réfléchir, pourquoi ne penser aux divers moyens de défense possibles seulement maintenant que ceux-ci s'étaient manifestés par leur absence. Imbécile. Oui, mais il n'avait pas eu le temps. C'est ça. On ne prenait pas si totalement possession d'un endroit dans un délai aussi cours. Non, aucun risque, à moins que…

C'en deviendrait presque inquiétant d'imaginer une prise de pouvoir motivée par une réelle puissance. Comment sinon expliquer le manque, cette inconsidération totale de son intervention peut-être ridicule somme toute susceptible de créer ne serait-ce qu'un peu de curiosité. Il paraissait insignifiant ? Soit. Invisible ? Autant le devenir réellement et découvrir ce qu'il en était.

Tu ne devrais pas trop t'habituer à prendre tes aises ici.

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Comment ne pas craindre ceux qui nous touchent le plus
Fallom Tenk
Paranoïaque


Message Lun 11 Aoû 2008 | 22:00  Répondre en citant

La voix résonnait durement derrière le masque de White, cognant dans sa tête, résonnant dans chaque parcelle de sa cervelle. Le masque blanc se tourna vers l'origine de ces aggressives paroles. Ainsi ils n'étaient pas tous au courant ? Non, il ne devait pas savoir que White n'était pas comme les autres. Tant pis pour lui. White se leva lentement, le visage toujours figé vers l'intrus. Une fois que le long corps osseux de l'autiste fut debout, il se tourna complètement vers l'intrus, s'alignant sur l'axe de la tête. L'immense et inquiétante silhouette resta un instant immobile, dans le silence. Un long et inquiétant silence.
Puis la voix commença à se faire entendre… ou plutôt sentir, dans le crâne de Fallom. Une sorte de pensée, mais qui ne lui appartenait pas. La voix se fit entendre de plus en plus fort dans la tête du paranoïaque, jusqu'à devenir un désagréable hurlement, une hantise dans l'esprit du malade mental. La voix de White, qui volait l'intimité spirituelle de l'intrus répétait sans cesse ses propres paroles.

<Tu ne devrais pas trop t'habituer à prendre tes aises ici… Tu ne devrais pas trop t'habituer à prendre tes aises ici. Tu ne devrais pas trop t'habituer à prendre tes aises ici ! TU NE DEVRAIS PAS TROP T'HABITUER A PRENDRE TES AISES ICI !>

Plus la voix de White hurlait dans l'esprit de Fallom et plus le corps chétif de White se contorsionnait dans tout les sens. Il avançait peu à peu vers l'intrus, s'arrêtant finalement à cinq mètres de lui environ. L'autiste cessa soudainement ses inquiétants mouvements tout en arrêtant la télépathie. Son masque de céramique restait rivé sur Fallom. Soudain, la voix de White résonna de nouveau dans la pièce - sa vraie voix cette fois-ci.

"Cette salle est déjà notre, tu arrives trop tard… Bien trop tard. Elle m'a accepté."

Soudain, dans un geste leste et rapide, White allongea son bras droit, le plongeant à travers l'un des miroirs qui explosa en des dizaines de morceaux. L'autiste laissa son bras tendu un instant, laissant les morceaux s'écraser sur le sol dans un immense fracas. Puis, l'homme ramena le bras devant son visage. La manche de sa veste était totalement déchirée et d'épais flots de sang s'évadaient de deux plaies le long du bras de White. Il tenait dans sa main en sang une poignée de morceaux de miroirs acérés.

"Elle ne me blesse pas."

<Et toi ? Tu penses qu'elle te blesse ?>

White laissait son visage figé sur le paranoïaque. Le masque ne laissait pas deviner s'il souffrait, ou bien si réellement il ne sentait rien.
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"C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous."
Erasme
White
Autiste


Message Dim 24 Aoû 2008 | 1:13  Répondre en citant

Les mots eux-mêmes étaient réfléchis dans cette pièce, plus cruels encore que ces images trop fidèles empêchant toute idéalisation, toute illusion. Le volume croissait, emplit bientôt tout l'espace autour des pensées, finit par les remplacer. Pas de peur face à cette nouvelle réaction, cette agression étrangère; il n'y en avait pas la place. Juste deux mains contre ses tempes, le sol sous ses genoux. Pas un cri, pas encore, pas le temps car tout s'arrête. L'autre s'était approché, n'avait pas été dupé par une éventuelle disparition et le fixait de son masque figé. Que cachait-il là derrière ? Quelles immondices, quels secrets ? Il ne pouvait le demander car la moindre parole ici pouvait être fatale, un faisceau pointé sur son esprit, l'annihilant en scandant ses propres paroles sans cesse.

Le corps qui lui faisait face semblait étrangement tordu également. Conséquences de la douleur de ces lieux ? Une possibilité acceptable annulée en quelques phrases. Accepté ? A quel prix ? Que fallait-il subir pour n'être soumis au joug des multiples miroirs de cette pièce ? Quelles surprises cachait-elle encore ? C'en était trop. Ce fou désirait rester là ? Soit, qu'il garde son bien. Tout était trop dangereux de toute manière, trop d'images suscptibles d'être capturées, enregistrées, trop de choses pouvantt s'y cacher. Il fallait partir, oui, partir. Un pas sur le côté, brisé par un poing serré sur des éclats de reflets rougeoyants. Une idée détruite par un retour de mots non prononcés.

Glacé, fallom disparut alors réellement aux yeux de tous, sans réponse quelle qu'elle soit si ce n'est un cri bref laissé par un choc violent, et courut se réfugier à distance respectable de celui qui s'infiltrait dans le seul endroit qui lui appartenait réellement, qu'il croyait sûr. Avait-il pu y lire ? Un frisson supplémentaire le parcourut alors qu'allongé dans un coin de la pièce il pesait la menace qui s'opposait à lui. Beaucoup trop dangereux, oui, beaucoup trop, mais il ne fuirait plus. Il serait impossible de vivre sereinement après cela, sachant que ce monstre vivait. Ne restait plus qu'une seule solution. Une seule. Mais était-ce seulement possible, Ne devinerait-il pas immédiatement ce qu'il venait de penser ?


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Fallom Tenk
Paranoïaque


Message Mer 27 Aoû 2008 | 18:13  Répondre en citant

White desserra sa poigne, laissant tomber les morceaux de verre. Le temps se figeait. Le verre tombait de puis des siècles, mais il avait pourtant déjà touché le sol il y a un moment. Les paroles du Bibliothécaire résonnaient encore dans le crâne de White, lui disant qu'il était dommage d'endommager une si belle pièce. Etrangement, l'autiste ne souffrait pas. Ou cherchait-il à s'en persuader ? De toutes manières le directeur ne l'avait pas crée pour qu'il souffre… Mais le directeur avait-il vraiment créé White ? Sans doute le croyait-il, lui, le grand maître des lieux, sinon il serait venu rencontrer son nouveu patient bien plus tôt.
White effaça vite toutes ses pensées de son esprit pour se recentrer sur l'instant présent. Le Bibliothécaire était de nouveau là, ou tout du moins son image. Il ramassait les reflets de morceax de verre brisés pour les remettre en place, mais cela n'affectait en rien la réalité qui restait chaotique.
White jeta un bref regard vers l'intrus. Il s'était enfui… ou plutôt : il s'était caché. Oui, il se terrait là, quelque part, comme un chien apeuré. Le genre de chien qui peut mordre à tout moment. Inutile d'y penser. Autant continuer la visite de l'asile tranquillement. Le paranoïaque n'était pas une menace, et il devait avoir compris que la verrière ne lui appartiendrait pas.

"Pas une menace ?" cria soudainement le reflet du Bibliothécaire en cessant tout autre tâche.
"Vous pensez qu'il n'est pas une menace ? Nos patients sont tous des menaces !"

Le grand corps malingre de White se pencha vers le miroir. Les orbites creuses que révélait le masque prirent un semblant d'air interrogatif que seul un reflet aurait pu comprendre.

"Vous pensez ? Réellement ?"

"Bien entendu ! Il vous craint à présent vous qui détruisez tout n'importe comment ! A ce propos regardez moi ce désordre voûs êtes vraiment…"

White n'écoutait plus, son visage se tourna lentement vers le lieu où il supposait trouver Fallom. Il ne put voir que son propre reflet répété des centaines de fois. La verrière était pire qu'un labyrinthe. Elle embrumait l'esprit comme la vue, mais l'autiste saurait s'y repérer. Tout son corps sembla soudainement s'enclencher, comme si de vieux mécanismes s'activaient dans les profondeurs de cette machine déglinguée recouverte d'un costume noir. Les longues jambes avancaient sans pitié, dans de lents mouvements désordonnés. Au détour du couloir, le bras blessé de White faucha son chapeau avant de l'enfoncer sur sa tête. Désormais, seul la blancheur du masque contrastait avec la noirceur générale de l'autiste.
Ce masque se dirigea lentement vers les milliers de reflets qui emplissaient la salle. L'intrus devait être là, mais les seuls invités que le regard de l'autiste percevait étaient ses prores images, toutes fixes et immobiles. Après avoir longuement scruté la sale, White se posa contre un mur. Il sentait une présence. Mais était incapable de la percevoir… Ni visuellement, ni par l'esprit - les pouvoirs des autistes ne leur permettaient pas encore de trouver l'emplacement exactes des autres patients. White pouvait cependant lui envoyer quelques pensées.

<Vous devriez partir> envoya-t-il par pensées aux alentours.

<Cette pièce ne vous accepte pas>

L'autiste ne bougeait plus, le visage baissé, assis contre l'un des multiples miroirs de la verrière.

<A moins que vous ne préféreriez… me tuer ? Je peux vous montrer la sortie, car je sors de toute manières. Il n'y a plus rien à voir ici.>
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Erasme
White
Autiste


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