Un chemin vaut l'autre
De l'autre côté du miroir
L'Asile
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Reflexion...

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Message Jeu 03 Juil 2008 | 17:59  Répondre en citant

La verrière était collée à l'aile ouest de l'Asile comme un parasite, elle semblait s'agripper farouchement au bâtiment, et plus White l'observait, plus il voyait le verre prendre le dessus sur la pierre. Les énormes griffes de la serre s'emparaient, discrètement mais sûrement, d'une partie de l'aile ouest. Un jour, la verrière engloutirait tout, White le savait, il le voyait. Dans ce cas-là, quelle entrée aurait pu être plus prestigieuse que celle-ci ? Car oui, White voulait entrer dans l'Asile, il était même venu pour cela, ou plutôt : on l'y avait invité. Le directeur l'y avait invité. Désormais, White ne voulait qu'une chose : rencontrer son hôte. Il se décida donc à quitter le parc en pénétrant par la verrière.
Les multiples miroirs donnaient au lieu un aspect irréel, presque fantastique. Au départ, le nouveau venu ne remarqua rien, puis, il se vit. A gauche, à droite, au dessus, partout ! Son reflet rachitique et sombre se reproduisait des centaines et des centaines de fois. Très vite, il ne finit plus que par voir son masque blanc, qui se répétait sans cesse partout autour de lui. Intrigué, White se décida à se présenter à lui-même.

Bonjour, mon nom est White. dit-il humblement. Le visage de céramique à qui il parlait ne lui répondit pas pendant un instant, puis se contenta d'un simple : Bonjour, mon nom est White

L'Autiste soupira, décidément, ce reflet n'était pas très causant, ni très original. A vrai dire, White fut très déçu de lui-même. Après avoir longuement soupiré, il se décida à partir, quand le reflet reprit soudain la parole.

Tu te trompes. C'est toi le reflet. Tu dois rester ici. C'est à moi de partir.

L'Autiste soupira de nouveau. Il savait qu'il n'aurait jamais dû entrer par la verrière, ça ne se passait jamais bien quand il croisait son reflet ; celui-ci était bien trop impertinent et fourbe. White le détestait, et il n'avait vraiment pas de temps à perdre. Non, il avait bien plus important à faire que de se débattre avec son propre reflet. L'autiste se contenta donc de revenir sur ses pas et de détruire le miroir d'un simple coup de pied. Des dizaines de fragments de verre se répandirent à terre et le reflet lâcha un long cri d'agonie. Une nouvelle ouverture s'était formée là où le jeune homme avait détruit la glace. Il l'emprunta, prenant soin de ne pas se couper.

Allons-y à présent.

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"C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous."
Erasme
White
Autiste


Message Dim 06 Juil 2008 | 16:05  Répondre en citant

Ah non ! Cela n'allait pas du tout ! Les élucubrations d'un interné face à son reflet l'avaient légèrement amusé, la destruction d'une partie de la verrière lui avait presque fait ressentir un frisson d'excitation, mais ça, ça ! Inacceptable ! A-t-on déjà vu si flagrante inconvenance ? Comment cet élément avait-il pu se glisser là, juste sous ses yeux ?

— Halte ! Arrêtez-vous tout de suite !

Allongé sur le sol, derrière l'une des nombreuses glaces de la pièce - si tant est que pièce soit un terme approprié pour un espace uniquement séparé de l'extérieur pas une surface de verre - un livre ouvert déposé sur le torse, sa tête osseuse et presque chauve aux apparences de rongeur seule décollée du sol, il dardait du regard la silhouette qui avait fait son apparition dans son champ de vision. Cette forme à l'esprit si désagréablement particulier.

Comment imaginer que quelqu'un vienne ici de son plein gré, désire y pénétrer ? Une invitation du Directeur ? Non, pas possible. Il pouvait faire venir, mais n'invitait pas. Remarquez, peut-être une interprétation du fou sur les raisons de sa présence ici, ou un appel légèrement différent des autres fois. Dans ce cas, l'interpellation était légèrement exagérée, soit, la suite maintenant !
Le Bibliothécaire



Message Lun 07 Juil 2008 | 11:41  Répondre en citant

Le reflet de White était de nouveau là. Il l'accompagnait à sa droite, ainsi qu'à sa gauche, au fur et à mesure de sa marche, tout en vociférant d'odieuses injures. Décidément, quelle impolitesse de sa part ! Mais l'Autiste refusait de se laisser distraire de nouveau, il marchait, droit devant lui, sans sourciller. L'un de ses reflets se plut cependant à emprunter une autre forme que celle de White, et même une autre voix. Quelle impertinence ! se dit l'homme au masque en entendant l'appel à la halte du-dit reflet. Mais après une plus longue investigation, il comprit qu'il s'agissait d'une autre personne… qui s'approchait dangereusement de lui.
A son approche, White ressentit un changement en lui, et il comprit que l'inconnu travaillait sûrement ici, il n'y avait pas d'autre explication. En voyant le livre ouvert sur la maigre silhouette de l'inconnu, White se dit immédiatement qu'il s'agissait de… la Pharmacienne ! Ce pourquoi il entama la discussion en remuant gracieusement les bras, comme un signe d'acceuil.

Bonjour à vous Pharmacienne.

Mais avant même que l'inconnu ait pu répondre, le reflet insulta White de nouveau.

Tu es vraiment stupide ! Ce livre… Cela parait évident voyons ! Ne vois-tu pas qu'il s'agit du Bibliothécaire ?

Ah… conclut White, tourné vers le miroir. Il reprit alors sa respiration, et, remuant son torse squelettique, fit de nouveau face à l'inconnu.

Bonjour à vous Bibliothécaire. Vous devez m'en vouloir pour le miroir n'est-ce pas ? Pourtant, je peux vous assurer que votre reflet n'y était pas au moment final. Seul le mien s'y délassait honteusement. Autrement dit, j'avais tout les droits sur ce miroir. De toute façon, si vous observez bien votre reflet, il m'a l'air en très bonne santé, la destruction du matériel ne lui a nui en rien.

Le reflet du Bibliothécaire s'inclina dans un mouvement amical avant de remercier White : Merci à vous jeune homme, vous aussi semblez en très bonne santé.

C'est très gentil. répondit White. Il avait oublié le véritable Bibliothécaire.

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"C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous."
Erasme
White
Autiste


Message Jeu 10 Juil 2008 | 19:55  Répondre en citant

Que venait faire la pharmacienne là dedans ? Il l'attendait ? Aucun souvenir dans sa mémoire pourtant. Se pourrait-il que… ? Non, non, c'est impensable ! Personne ne pouvait écrire son histoire dans un autre lieu, la dissocier de celle de cet endroit. Ce serait tellement… egoiste ! Cette personne venait d'arriver, les trames de son histoires se glissaient tout juste dans les murs. Comment savait-il tout cela ? Comment connaissait-il les tenants cet endroit, les caractéristiques de ses gardiens ? Seules deux tentatives lui avaient suffit pour l'identifier, pouvoir dire son nom même s'il ne s'agissait pas d'un secret.

Saisissant son journal -heureusement qu'il avait choisi ce jour là pour l'emporter- le Bibliothécaire y imprima ses pensées immédiates, ses soupçons selon lesquels le directeur avait peut-être pu occulter tout cela de la mémoire des lieux dans un dessein connu de lui seul qu'il faudrait éclaircir, dont il faudrait retrouver les fragments épars laissés forcément derrière comme preuve du larcin. De longues heures de scrutation devant lui. A commencer par l'interrogatoire de cette personne pour la classifier convenablement dans un premier temps. L'examen du miroir viendrait ensuite. Il pouvait y avoir là quelque preuve qu'on tenterait de dissimuler.

Declinez votre identité s'il vous plait

Pas de grand soucis de ménager les susceptibilités aiguisées des patients dans l'esprit de notre homme. Recueillir les informations necessaires, uniquement. Cette phrase est donc prononcée d'un ton froid et sec, suffisamment fort pour capter l'attention visiblement déficiente de son sujet d'étude actuel.

Le Bibliothécaire



Message Sam 12 Juil 2008 | 16:17  Répondre en citant

Jamais ce reflet n'avait posé une question si idiote. Car même si le reflet de l'autiste aimait se prendre pour White lui-même, il ne faisait jamais semblant de ne pas connaître son origine. Non, décidément White n'aurait jamais dû passer par la verrière, si jolie et imposante soit-elle. Faire tant de rencontres inquiétantes en une journée, cela devenait… lassant ! Surtout avec ce reflet qui le suivait sans cesse. Tout cela était intolérable.

"Jeune imbécile ! " souffla pitoyablement White en jetant vaguement son bras dans un geste maladroit et imprécis. "Tu sais parfaitement qui je suis, ne fais pas l'idiot ! Si vraiment tu cherches encore à être détruit je…"

Le reflet plia ses longs bras osseux devant son visage masqué, comme pour se protéger.

Non pas encore ! Ce n'est pas moi qui t'ai parlé, c'est lui, l'homme en chair et en os là ! Fais un peu attention !

White tourna la tête vers le Bibliothécaire, et les deux orbites creuses du masque se figèrent sur l'homme au livre. L'autiste l'avait totalement oublié. Pourtant, il s'agissait du premier membre du personnel qu'il croisait, ce devait être un évènement important. Le masque se baissa légèrement, comme si White cherchait à s'excuser, soudain, ses longs membres se tordirent gracieusement en une sorte de révérence, et il ota son chapeau haut de forme.

"Comme vous l'avez si bien deviné, je suis White. Enchanté."

L'autiste reposa son chapeau sur sa tête et observa vaguement le Bibliothécaire. La dégaine du jeune homme masqué paraissait tout à fait loufoque, son corps semblait légèrement tordu vers la droite, comme si ses longs membres cagneux pesaient vers ce côté. Le masque finit par se redresser pour observer la pièce.

"Charmante cette verrière. Je pense que nous la choissirons. Oui, cette pièce est idéale, nous allons nous en emparer."
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"C'est bien la pire folie que de vouloir être sage dans un monde de fous."
Erasme
White
Autiste


Message Lun 04 Aoû 2008 | 20:22  Répondre en citant



Une prise de pouvoir ? Fantastique ! Vous faites un excellent choix, vraiment.

*Oubliés les doutes sur le directeur, balayés les soupçons. On lui offrait une fantastique chance d'agrémenter un peu la mémoire des lieux d'événement épiques, comment refuser ? La fissure d'un sourire décrispe quelque peu les traits secs de l'allongé alors qu'il se redresse vivement. Conseiller fier soudain plus qu'érudit lassé, son bras s'envole sur les reflets environnants.*

Tous ces miroirs peuvent constituer des armes particulièrement efficaces pour déstabiliser les impudents qui auraient l'audace de contester votre autorité sur les lieux.

*Les débris brisés passent alors sous son regard, premières victimes des luttes à venir.*

Certes il est un peu dommage d'avoir dégradé une future acquisition, mais est-il seulement possible de nourrir de telles ambitions sans quelques dégâts matériels. Mes encouragements vous accompagnent dans cette entreprise, soyez-en assuré.

*Quelques pas supplémentaires, un bras par dessus l'épaule soudainement amie.*

Mon cher White, je vous dois des excuses pour cet interrogatoire court mais stupide. Ne pas vous connaître sur le moment, quel imbécile j'ai été ! Puis-je gagner votre pardon en annonçant à tous la merveilleuse nouvelle ?

Le Bibliothécaire



Message Mer 06 Aoû 2008 | 20:25  Répondre en citant

White écoutait le bibliothécaire avec attention, allant jusqu'à oublier ses différents reflets qui jouaient tous à faire la grimace autour de lui, contorsionnant leurs masques de céramique en d'hideuses figures. Son masque à lui restait neutre, comme toujours. Le bibliothécaire semblait soudain devenir un ami, un précepteur, un maître. D'un seul coup, White se sentait à l'aise. Ainsi il ne se trompait pas, le directeur ne l'avait pas appelé pour rien. Sa longue marche jusqu'ici avait un but. Tant mieux ! Il ne se sentait pas le courage de retourner d'où il venait. Pas pour l'instant en tout cas.
L'homme s'approcha et posa une main amicale sur l'épaule osseuse de White, ce dernier gratifia son nouvel ami d'une longue révèrence aussi grotesque que captivante.

"Ne vous inquiétez pas. Vous ne me dérangez en rien, bien au contraire. Soit ! Annoncez la nouvelle. Je ne veux pas faire attendre les autres patients plus longtemps… Ils doivent s'impatienter vous ne croyez pas ?"
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Erasme
White
Autiste


Message Mer 06 Aoû 2008 | 20:50  Répondre en citant

Un accord bien inutile suivant une demande de pure forme. L'information s'était déjà infiltrée dans la mémoire de l'asile, parcourait ses murs, se glissait dans les jardins, prête à s'insinuer dans les esprits des internés. L'entendront-ils ? Qui sait…

Ce sera donc fait, plus vite que vous ne l'imaginez. Préparez vous à accueillir vos invités, je n'ose imaginer que personne ne se présente afin de vous porter ses félicitations.

Sur ces mots, le Bibliothécaire rejoint le bout de sol qui accueillait auparavant son dos, et reprend sa pose méditative, lâchant juste une dernière phrase.

Ne faites pas trop de bruit en amenant les tables du buffet.
Le Bibliothécaire



Message Jeu 07 Aoû 2008 | 20:05  Répondre en citant

Déjà l'attention de White s'évaporait telle la fougue d'un vieillard, et le jeune homme observait fixement le vide, un sourire -imperceptible de l'extérieur- sur le visage. White écarta les bras et tourna sur lui-même comme s'il cherchait à montrer la totalité de la pièce dans une interminable valse.

"Le buffet ! Oui le buffet !" cria-t-il. Il ne comprenait pas. Quel buffet ? Soit. Ce n'était pas un problème, le buffet arriverait bien par lui-même, White se souvenait d'ailleurs du buffet qui avait un jour décidé de parcourir le monde. Le pauvre… Les termites lui mangeaient peu à peu les quatre jambes. Il est mort non loin de l'asile à ce propos… écroulé dans la vase, on aura mangé ce qu'il restait de son cadavre.
White ne voyait plus son ami, sans doute avait-il disparu. Quel dommage ! Il devrait parler de nouveau à ses différents reflets.
"Dêpechez vous !" dit-il cependant au bibliothécaire. "Amenez moi vite de la compagnie…"
Il n'aimait pas attendre, mais le directeur allait bientôt arriver, c'était sûr et certain; il devait même attendre leur entrevue avec impatience, voire avec anxiété. L'autiste resterait impartial, quoi qu'il arrive.

"Je veux cette pièce ! Préparez mon lit" ordonna-t-il soudainement à ses reflets qui s'affolèrent alors, déambulant partout dans la verrière à la recherche des affaires de leur maître.
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Erasme
White
Autiste


Message Ven 08 Aoû 2008 | 20:57  Répondre en citant

Un reflet, répété à l'infini, se voir miroiter, la voir se dupliquer à l'infini sur ces multiples surfaces joyaux inestimables capables d'emprisonner un instant son image pour la lui retransmettre aussitôt dans diverses angles, innombrables positions et postures qu'il admirerait à jamais. Se perdre dans la lumière si pleinement diffusée, en plein jour, à la merci de regards blessants et cruels capables de scrupuleusement noter les moindres mouvements symétriques de ces images coordonnées, de les analyser, les disséquer, mais non. Ce serait elle, dans la lumière.

Un message. Miroir brisé, miroirs emprisonnés. Fantasmes et plaisirs espérés s'envollent dans le sombre larcin, le fourbe viol, subtilisation devant l'absence de tous d'un lieu frivole mais agréable enfin. Ne pas le tolérer. Ne pas laisser les désirs d'un egoiste laisser leur emprunte à jamais dans l'antre des yeux avides dissimulés derrière la surface qui renvoit tout car s'ils ne peuvent la refléter elle, ils serviront des desseins ennemis, pourront faire du tort.

Celeste partie, les murs se sont calmés et pour la première fois depuis son arrivée lui ont susurré quelques mots. Donc Fallom marchait, rapidement, pour prendre mesure des dangers. Qui donc le rejoindrait ? Qu'importe ! Il trouverait le moyen. Ah, voici la porte ! Entrons, nous verrons bien.

Préparez mon lit !

Un entrebaillement sur ces paroles. Déjà il le deteste. Avant non, non, seulement l'envie de voir, se rendre compte, analyser la situation, comprendre les implications, imaginer les chausses-trappes à venir, inevitables. Quel orgueil dans ses mots. Deja l'intrus s'installe, sans gêne. Croit-il réellement que personne ne l'observe ? Que nul ne connait son esprit ? Que sa domination s'établira sans conteste alors qu'il crie et en jouit ?

Maitre, maitre, le monde approche, que devons-nous faire !

Le double a parlé, derrière lui un petit homme vivement dissimulé.

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Comment ne pas craindre ceux qui nous touchent le plus
Fallom Tenk
Paranoïaque


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