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Un silence explosif

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Message Jeu 03 Juil 2008 | 11:58  Répondre en citant

Les pulsions de Céleste, violences à fleur de peau tannée par la violence, se métamorphosent au rythme sec et lent des paroles de l'homme; en un besoin viscéral, indiscutable et sourd, hors de ses compétences primaires - ou peut-être, au contraire et contre toute attente, émergeant du fond de son cerveau reptilien par la grâce d'un sentiment amoureux… Protection. Veiller sur sa personne comme sur ce qu'il est, source de chaleur vitale, lien précieux à la vie; accepter de se livrer, de se délivrer pour lui des réflexes de brutalité immature et égocentrique. La voix de sa conscience reste mystérieusement muette, incapable de lutter contre une décision aussi catégorique, instinctive.

Quelque chose de triste dans la voix de l'homme lorsqu'il parle de ses démons, qui l'éloigne un peu et éveille en elle une soif de tendresse, de consolation; retenue par respect, par simple écho à la délicatesse dont il faut preuve quand à ses confidences muettes, celles dont palpite sa peau meurtrie. Une lassitude, un épuisement peut-être à remuer sans cesse les machinations qui peuplent son monde intérieur, qu'elle voudrait apprivoiser, dans lequel elle voudrait savoir l'accompagner, le soutenir, l'apaiser… Mais elle n'en est peut-être pas capable. Et elle n'a aucune envie de le forcer de quelque manière que ce soit, et encore moins pour satisfaire son égo boiteux. Tout cela, en vérité, n'a aucune importance. La seule chose qui compte vraiment est sa capacité à rester silencieuse, attentive, proche, toute proche, se calquer à son souffle, à ses caresses qu'elle apprend sans vraiment les comprendre, mais qu'elle désire encore, calmement.

Un baiser, lent, doux encore, Céleste garde les yeux ouverts pour voir les siens se fermer, pour dompter un peu sa crainte d'être seule à s'offrir. Bien après le combat du sexe, il subsiste encore quelque chose de cet affrontement amoureux, une défiance fascinée, une reconnaissance de l'autre à sa juste valeur, c'est à dire son engagement animal envers le partenaire qui en égal, a gagné tout autant que lui. Les lèvre se détachent, légères.

- Suis-moi…

Il s'avance dans la pénombre, silhouette à peine plus courte que la sienne, curieusement évasive sous la pluie froide; incertaine, translucide. La jeune femme secoue la tête et Fallom se dessine à nouveau précisément devant ses yeux. Il n'est plus temps de réfléchir, juste se laisser guider, constater que parfois cela fonctionne, que le lien s'étire avec l'espace pluvieux entre les corps, que la confiance peut s'arrondir comme un ventre porteur de vie. Céleste fait glisser son poignet sous les doigts nerveux, irradiant les plaies d'une douleur vive mais superficielle, et qui s'éteint dès lors qu'elle serre la main masculine dans la sienne. Sans violence, sans souffrance, sans impulsion autre que de le suivre à pas de louve, se laisser guider, gardant un oeil sur l'homme à protéger.

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La violence sucrée de l'imaginaire console tant bien que mal de la violence amère du réel.
Céleste
Schizophrène


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