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Sam 26 Avr 2008 | 11:29 |
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Dans ce sombre endroit plein de vie fouisseuse aérant la terre stérile, nourrie au corps de ses pensionnaires, attendait un homme. Allongé a même le bois pourris d'une tombe ouverte, babillant le simulacre d'une discussion philosophique avec un tibia résistant a l'appel de la poussièrre.
— Bien sur mon cher ! La liberté au temps des grandes découvertes du monde était le principal facteur de création d'intrépides et stupides aventuriers. "Je vis pour courir" était sans doute leur leimotiv, et c'est somme toute quelque chose de bénéfique. Mais leur égoïsme a tout gaché. Regardez ce que sont devenus les Amerindiens, ce peuple si évolué! Ils les ont détruits, ces chiens de colons, et ont placé leurs engeances à même leurs terres sacrées…
Le babillage continua ainsi, longtemps, sous l'oeil attentif d'un vieux corbeau. Mais un autre regard sembla se porter depuis l'ombre d'un caveau sur l'étrange scène. _____________ "Notre monde est si évolué que l'usage que l'on fait de cet outil puissant en devient déprimant."
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Fawn Elreer Mélancolique

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Sam 26 Avr 2008 | 14:34 |
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Quelques pas de flâneur, que précédaient le claquement d'une canne sur les dalles de pierres moussues délabrées qui déssinaient un chemin précaire au milieu des tombes. Le Croquemitaine visitait son deuxième lieu de villégiature après la verrière. Il aimait déambuler de longues heures entre les tombes délabrées, entre les caveaux magnifiquement inquiétants, les cryptes poussiéreuses.
Une sorte de fascination malsaine pour les lieux où régnait une atmosphère de mort, voilà ce qui faisait apprécier l'endroit à Angus. Peut-être était-ce aussi l'influence insidieuse du Croquemitaine, caché quelque part au fond de lui, ou sa voix persiflante murmurant insanités et babillages illogiques.
La seule chose qu'Angus déplorait, c'était le peu de soin qu'apportaient les morts à leur apparence ; cela leur semblait bien égal d'avoir l'air totalement décharnés, cadavériques, poussiéreux. Pour certains, c'était d'ailleurs de plus en plus une réalité, ils tombaient en miettes…
Quelle faute de goût!
En y réfléchissant, il était evident qu'ils n'y pouvaient rien… Puisqu'il étaient morts ! Logique, d'une imparable logique, imparable et même raisonnable. Mais ici, à l'Asile, n'était mort que celui qui le voulait vraiment, et Angus soupçonnait même que ce soit plus un état végétatif en attente d'une réveil futur qu'une réelle perte de l'âme et de la vie.
Non, vraiment, les morts étaient morts uniquement par un caprice de leur…
Les pensées de l'Ecossais furent dérangées par un bruit. Un bruit ? Eh bein oui, un bruit. Un vilain bruit dans cette atmosphère silencieuse. Et pas un bruit du style cri de corbeau moqueur, s'amusant du sort pitoyable des défunts, mais bel et bien une voix, humaine qui plus était… Des fois qu'il y ait pu avoir un doute !
“ „ Voix d'outre-tombe | — Bien sur mon cher ! La liberté au temps des grandes découvertes du monde était le principal facteur de création d'intrépides et stupides aventuriers. "Je vis pour courir" était sans doute leur leimotiv, et c'est somme toute quelque chose de bénéfique. Mais leur égoïsme a tout gaché. Regardez ce que sont devenus les Amerindiens, ce peuple si évolué! Ils les ont détruits, ces chiens de colons, et ont placé leurs engeances à même leurs terres sacrées… |
Il s'arrêta net dans sa promenade, et même sa canne sembla s'interrompre en plein claquement…
L'heure du jugement dernier ? Les morts revenaient-ils sur terre pour terroriser les vivants ? Pour les tuer ? Non… Pour les manger ?! Non !
Ah, bon… Dommage.
Il s'approcha de la tombe qui émettait la voix.
Se penchant au-dessus du trou béant, il ouvrit de grand yeux étonnés à la vision d'un homme en grande convsersation avec ce qui semblait être un tibia…
Il releva la tête quelques minutes, et se posa à lui-même la question, à voix haute :
— Rêvé-je, où y a-t-il bien un homme parlant à un tibia au fond de cette tombe?
Le plus surprenant, c'était qu'il semblait surtout désemparé par le fait que l'inconnu s'entretienne avec un tibia. Le fait qu'il soit allongé dans un tombe n'avait pas l'air de le choquer outre-mesure. Il pencha à nouveau sa tête au-dessus du trou, lançant un regard interrogateur à son occupant.
— Vous savez que c'est à un tibia que vous parlez, Monsieur? _____________ Au-delà du reflet, Il attend son heure, patient et déterminé... |
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Le Croquemitaine Schizophrène

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Dim 27 Avr 2008 | 7:38 |
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Fawn ne s'interrompit pas au son de la canne du croquemitaine. Peut-être passerait-il son chemin ? Entendant le son du bâton de bois se rapprocher sur les dalles de vieilles pierres, il en déduisit qu'il devrait accepter une présence autre que celle de M. Arrisson, ancien propriétaire du tibia. Suite à l'intervention du nouveau venu, d'un geste vif, il replaca le tibia là où il l'avait trouvé, puis invita le Croquemitaine d'un simple geste de la main à lui laisser chemin libre pour sortir du tombeau poussiéreux…
— Ce n'est pas au tibia que je parlais, cher monsieur, mais à l'âme de ce chanceux feu M. Arrisson qui repose maintenant un peu partout dans cette tombe.
Fawn épousseta d'un revers de main son costume trois-pièces qui était resté étrangement vierge de tout résidu poussiéreux et désagréable qu'aurait du engendrer un tel emplacement. Il toussota, essuya son monocle… Il semblait faire très attention a son apparence. Il tendit sa main impeccablement manucurée, après avoir littéralement fait disparaitre le mouchoir de la main. Un tour de prestidigitation, peut-être?
— Je me nomme Elreer Fawn, pronnoncez "èlrir" et " Fown" ou appellez moi simplement Fawn. A qui ai-je l'honneur ? _____________ "Notre monde est si évolué que l'usage que l'on fait de cet outil puissant en devient déprimant."
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Fawn Elreer Mélancolique

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Jeu 29 Mai 2008 | 22:02 |
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C'est avec une sorte de moue dubitative qu'Angus regarda le personnage s'extraire souplement de la tombe où il était allongé quelques secondes plus tôt, l'homme prétendait s'adresser à l'esprit qui hantait le tibia, mais le Croquemitaine restait néanmoins sur l'image d'un homme conversant volubilement à un tibia à moitié pourri.
Il fallait être complètement toqué pour parler aux morts, puisqu'ils sont morts, il n'ont aucune chance de vous entendre, et certainement encore moins de vous répondre, où alors par la chute inopinée d'une côte ou d'un fémur. Le plus horrible chez les morts, c'était leur manie de s'acoquiner avec les vers, ces sales bêtes répugnantes et immondes, qui digérait la terre. Rien qu'en pensant à la digestion d'une chose aussi dégoutante que de la terre, l'estomac d'Angus émit une protestation.
C'était quasi-machinal, la disgestion lui faisait peur, il n'aurait su dire pourquoi. Certains aliments passaient sans trop de problèmes, il ne se permettait alors qu'une lègère mine dégoutée, à l'inverse certains autres aliments pouvaient le rendre complètement malade, généralement ceux qu'il s'imaginaient le mieux en pleine digestion. Quel processus répugnant, s'il avait pu vivre sans estomac, sans doute se serait-il surement déjà éventré pour se retirer tout l'appareil digestif.
Alors que le (jeune) homme se redraissait face à lui, la livre comme neuve et les chaussures brillantes, il accepta, non sans une légère hésitation, la poignée de main qui lui était offerte. Ce n'était pas tous les jours que l'on se faisait une nouvelle connaissance. L'inconnu se présenta sous le nom de Fawn, Elrir Fawn, précisant bien la prononciation. Angus n'en voyait pas l'intérêt, mais Fawn semblait y attacher de l'importance, bah, si ça pouvait le satisfaire.
Il se présenta à son tour, tout en serrant énergiquement la main d'Elrir, dans un geste presque comique, de son autre main, où il tenait sa canne, il attrapa le bord de son haut-de-forme et l'inclina légèrement vers l'avant dans un geste de salut typiquement masculin.
-Angus McAllister, mais vous pouvez m'appeler Angus. La plupart des pensionnaires me connaissent sous le sobriquet de "Croquemitaine", si vous le préférez, vous pouvez également l'adopter, je m'y suis moi-même habité avec le temps…"
Quand on devait vivre avec la hantise de celui caché dans les miroir, il fallait bien faire quelques concessions, un surnom restait un surnom, sauf quand le surnom désignait une entité qui prenait occasionnellement la place du surnommé… Mais il s'égarait. Il avait hâte d'en apprendre plus sur son nouveau compagnon… En fait, pas vraiment, mais il considéra que la moindre des politesses résidaient dans les présentation d'usages, les quelques questions bateaux qui débutaient tant de conversation dans ce monde et dans d'autres…
-Dites-moi, Mr. Fawn, cela fait-il longtemps que vous converser avec Mr. Arrison? Je ne vous avais encore jamais vu au sein de l'établissement… _____________ Au-delà du reflet, Il attend son heure, patient et déterminé... |
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Le Croquemitaine Schizophrène

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Ven 30 Mai 2008 | 10:13 |
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Fawn n'eut aucun mal a ressentir le malaise de cet homme. Un malaise léger
et peu détectable. Cette poignée de main éxagérée le prouvait… et lui donnait
un léger élancement dans le bras droit.
- * Hum… léger trouble de la parole, regard insistant vers certaine partie
du sol… parties terreuses me semble il… Interressant.*
Fawn souria de ce sourire las et presque triste dont il avait le secret et qui avait
le don de déprimer un peu plus ses patients a l'époque… Avant de se retrouver ici.
Ou était il d'ailleurs? Comment s'était il retrouvé la? Une amnésie peut ètre…
Oui surement.
- * Note pour moi mème, je suis atteint d'une amnésie légère.*
Pendant quelques fractions de secondes Fawn était résté figé, comme dans ses pensées.
Puis son regard était revenu et son visage montra un certain étonnement. Il avait eu une
absence la! Sa main était toujours dans celle de mr McAllister… ce qu'il s'empressa de
rectifier en hotant celle ci et en prenant un sourire plus jovial.
" - Excusez moi, légère fatigue passagère.Il toussota.Je suis
effectivement récemment arrivé dans cet endroit, et… cet établissement dites vous.
Je suis un membre nouvellement admis pour mélancolie… et a dire vrai, je ne sait
pas vraiment par qui. Il y a un médecin principal ici? _____________ "Notre monde est si évolué que l'usage que l'on fait de cet outil puissant en devient déprimant."
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Fawn Elreer Mélancolique

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Mar 03 Juin 2008 | 0:43 |
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Un nouvel interné signifiait… Bah rien de vraiment siginificatif en vérité. Un interné de plus n'était qu'un interné de plus, comme si le nombre pouvait avoir la moindre incidence sur le bâtiment, quand il manquait de place, il s'agrandissait, c'était aussi simple que ça. La plupart des bâtiment devraient d'ailleurs en faire de même, au lieu de rester dans leur vision si étriqué du matérialisme triophant sur le pratique.
Décidément, les morts et les bâtiments étaient obtus, confinés dans des idéaux abusés ou désabusés sur des réalités qui n'avaient absolument aucune incidence dans ce lieu totalement étrange qu'était l'Asile.
Des médecins, Angus n'était pas sûr qu'il y en ait, le directeur pratiquait ce que l'on pouvait qualifier d'expérimentation subversive, en laissant les internés sombrer complètement dans leur folie et se débrouiller entre eux. Non, pas de médecin-chef, ni même d'internes ou d'externes, simplement un psychiatre qui déambulait souvent dans les couloirs. Un drôle de personnage au passage, si Angus n'avait pas reconnu sa folie, il aurait lui-même considéré le psychiatre comme un fou.
-Nous avons un psychiatre… Je vous conseille sa compagnie d'ailleurs, elle a quelque chose d'apaisant. Et si vous avez un sac à vidé, il se fera un plaisir de vous rendre service.
C'était vrai, le psychiatre était généralement avare des anecdotes et autres histoires que l'on pouvait lui raconter, certainement quelque chose en relation avec la psychanalyse. Peut-être même était-il une réincarnation de Freud? Enfin quoi qu'il en fut, là n'était pas la question, Mr. Fawn était un mélancolique et ça… C'était absolument banal. Tellement banal en fait qu'Angus était tenté de laisser son interlocuteur en plan pour s'intéresser à autre chose, comme une feuille morte, ou un tibia mort…
Mais son sens de la bienséance et des politesses d'usage lui firent abandonner l'idée, ce ne serait pas correct que de laisser en plan tous les gens inintéressants. Ce serais même très impoli. Parfois il regrettait que ce ne soit pas le Croquemitaine qui soit au commande pour certaines occasions, lui n'aurait pas eu peur d'envoyer paître le mélancolique en le traitant de nom d'oiseau propres aux personnes effeminées. Les mélancoliques avaient mauvaise presse auprès du double démoniaque d'Angus, à croire qu'ils réveillait toute son homophobie galopante.
Oui, pour ça le Croquemitaine était plutôt intolérant, un véritable obtus lui aussi.
Angus changea du tout au tout de pensée, comme on change de chemise mais en cinq fois plus rapide. Il se sentit investit d'une sorte de devoir patriotique envers son Asile, mettre au courant les nouveaux venus des conflits qui agitaient les lieux, afin que les pauvres ne se retrouvent pas pris entre deux feux sans avoir la moindre idée de ce qui pouvait bien se passer.
-Je me dois de vous informer des troubles qui secouent notre bon vieil Asile… Les Clans de malades se disputent les territoires et les chambres, parfois de façon assez spectaculaire et violente. je ne vous conseille que trop d'être vigilant, un accident est si vite arrivé…
Ah, guerre stupide. Même ici, dans ce maëlstrom glougloutant de folie délirante, sortit de nulle part et n'allant nulle part, on retrouvait les plus bas instincts humains, notamment celui de détruire son rival.
Les fous tombaient décidément bien bas… _____________ Au-delà du reflet, Il attend son heure, patient et déterminé... |
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Le Croquemitaine Schizophrène

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