En attente d'une réponse, le sourire aux lèvres, Carabella était toute joie d'une telle rencontre, elle sentait dans le regard de cette homme que quelque chose de bon était en train de lui arriver. Pour une fois la chance lui souriait, le destin lui ouvrait les bras. Un grand espoir, la certitude que la vie était la plus belle des choses à vivre. Une vague de confiance indestructible la traversa, elle était la plus forte, rien ne pourrait ébranler la déesse qu'elle était. Elle ferma les yeux pour se délecter un instant de ce sentiment de plénitude, pour laisser cette vague de jouissance pénétrer chaque parcelle de son corps, elle savait qu'elle était belle, intelligente et que rien ni personne ne pourrait lui résister, elle était à présent la maitresse de ces lieux.
Mademoiselle Liberté resta ainsi au centre de la révolution du monde durant ce qui pourrait être le règne de l'éternité, sa place n'avait jamais été ailleurs qu'en ce centre de l'univers, elle le savait à présent, il ne pouvait en être autrement.
Lentement elle rouvrit ses jolis yeux, désireuse d'admirer sa victoire, la bouche entr'ouverte, les traits détendus.
Lorsqu'elle put tout à fait voir ce qui l'entourait, elle se rendit compte de son erreur : Mademoiselle Liberté n'était pas assez belle pour qu'un homme reste à ses cotés, et comme tous les autres il avait disparu. Adieu fantasmes de toute puissance, qu'il en soit ainsi, elle était une ratée, un monstre sans nom qui fait fuir tous ceux qu'elle croise.
— Arghhhhhhh !!! Nonnnnnnnnn !!!
Cette fois la vision que l'on eut de cette jeune femme fut un visage crispé, des traits effrayants. Elle courut de toute la force que son être frustré pouvait encore lui donner. La rage contre cette vie pourrie qui lui avait encore refusé la place la plus haut placée la faisait avancer à une vitesse irréelle. Bientôt elle eut disparu dans les méandres de ces couloirs qu'elle n'avait put dompter.
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Je me suis coupé un sein pour cacher ce qu'il me manque.