Dès lors, la destinée funeste de cette pauvre enfant ébranla la famille Nébetit. Aêtia Nébetit, morte d'avoir donné la vie, abandonna la malheureuse à son père.

Les années de son enfance et les eaux du fleuve sacré s'écoulèrent en harmonie. De la petite cabane de pêche sur les bords du Nil, Siraya garda les plus doux souvenirs.

C'est pendant sa onzième année que sur elle s'abattit à nouveau le couperet de la fatalité: son père tant aimé disparaît dans les eaux troubles du fleuve et laisse sa fille chérie seule au monde.
Dès lors, Siraya vivra recluse dans la cabane familiale. Tout le jour, elle puisera l'eau du Nil pour les citoyens fortunés de Thèbes en échange de quelque nourriture. Siraya endura cette misérable vie jusqu'à l'aube de ces 16 ans.

C'est lors d'une de ces journées marquées du sceau de son triste sort qu'elle le vit. Lui, le grand Néfer issu de la plus illustre famille de la ville. Néfer le fort, Néfer le courageux, Néfer le beau… Elle fit don de son coeur encore pure d'enfant à cet homme, sans le connaître, sans même lui avoir parler. Un don suprême dont seuls les mirages de la jeunesse en sont capables.

Leur amour naquit lors d'une soirée encore chaude d'été. Consumé de désir, Néfer vint à elle et la fit femme.

Mais le bonheur de Siraya avait été trop grand: le lendemain, Néfer le sublime mourut d'un mal étrange, un parasite inconnu qui ronge les entrailles.

A nouveau la triste vie de Siraya repris son cours mais, cette fois ci, la chère enfant y avait enfin trouvé un sens; elle allait mettre au monde le fils unique de Néfer.

Elle vécut sa maternité sereinement, mais un matin les premières douleurs se firent sentir. Bientôt, le déchirement de ses entrailles lui fit perdre connaissance.

A son réveil, l'Asile…