Qui vous a inspiré votre personnage ?
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Edward Antivirus Invité
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Ven 20 Fév 2009 | 2:18  |
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Bon je sais c'est tendancieux comme question, on peut en profiter pour lâcher des vacheries…
Je me demandais un peu dans quelle mesure (consciente) on prend des traits de personnages pour les détourner en folie… J'avoue que pour avoir un portrait réaliste, j'ai fait un mix entre le personnage principal de Dogra Magra (un polar qui se passe dans un asile), Spider (un roman sur un schizophrène) et quelques éléments de folklore de Fight Club (Edwaaaaaaard…)… Résultat je n'ai pas encore mon personnage bien en main !
Et vous, sur qui avez-vous pompé ?  |
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Elisa

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Ven 20 Fév 2009 | 16:52  |
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Intéressante question …
Il y a fort longtemps, j'avais lu dans un magazine à vocation sociologique (ou quelque chose du genre …) une anecdote à propos d'un homme atteint d'une folie très rare : le Zelig-like syndrome. Le bougre se prenait systématiquement pour son interlocuteur, devenant avocat lorsqu'il parlait à un avocat et ainsi de suite, allant même jusqu'à avoir des souvenirs crédibles en rapport avec sa personnalité inventée.
La description de ce trouble ne prenait que quelques lignes, ne servant que d'introduction à un article sur le rôle de l'imitation dans l'apprentissage si j'ai bonne mémoire ; mais le concept était frappant … surtout pour la personne notablement histrionique que j'ai l'honneur d'être !
C'est de là que viens Lise, à la base : une fille aussi versatile que ce type. Plus, même, vu qu'elle ne copie pas systématiquement son interlocuteur.
J'en ai aussi rajouté sur le côté théâtre baroque ; le reste est essentiellement une affaire de bidouillage.
Eh oui, Lise est une créature de pure fiction … ou presque. Sa personnalité reflète son origine : une idée de base simplissime, des inspirations subconscientes en pagaille et de l'improvisation à foison.
Maniaque, je pourrais passer des mois à lécher un personnage avant de le lâcher sur un forum ; créée en vitesse (l'Asile m'appelait !!!! @@"), Lise est à la fois moins développée et en même temps facile à interpréter. Ne supportant pas de ne pas avoir un personnage en main, si je ne l'ai pas sondé jusqu'à mieux me souvenir de son enfance que lui, je me débrouille pour pouvoir le jouer facilement et le développer rétroactivement. D'une certaine manière, je découvre Lise en même temps que vous …
Oui, je suis du genre à prendre quelque chose en main et à ne regarder qu'ensuite de quoi il s'agit exactement.
Rassurant, n'est-ce pas ?
Si cela vous intéresse, je devrais pouvoir retrouver le début de l'article en question … |
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Le dirlo ergo sum

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Sam 21 Fév 2009 | 22:50  |
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Très bonne question…
Très très bonne question…
En général je fais comme Lise : je me laisse porter par une idée de base toute simple, presque insuffisante, un avatar, une chanson, un nom… Je brode autour de ça et durant le jeu la personnalité du personnage se révèle petit à petit. On aurait tendance à croire qu'on prend ce faisant le risque de toujours faire la même chose, de toujours retomber sur les mêmes systèmes, c'est peut-être le cas, je ne sais pas. En tout cas, on a aussi tendance à croire que blinder ses fiches et étudier son projet avant de jouer pare à ce genre de risques, en ce qui me concerne il n'en est rien : il m'arrive, en jeu, de devoir rectifier ma fiche car je m'aperçois que mon personnage, face à certaines situations, ne réagit pas de la manière dont je m'y serais attendue !
En tout cas oui, ça devait être intéressant cet article, c'est pas courant ce genre de syndrome !
Je crois qu'on ne donne leur indépendance à nos personnages, qu'on ne se donne les moyens de les connaître qu'en les confrontant, quoi qu'il arrive, ce qui, si on s'investit assez dans son projet, nous garantit probablement systématiquement ou presque de verser dans le plagiat basique, quand bien même nos idées seraient reprises d'ailleurs.
Hem, c'était pas vraiment la question…
Tout ça pour dire que le Directeur me vient au fil des parties, et que je ne prémédite jamais rien, je n'ai volontairement pas fait de fiche pour lui, pas réfléchi à ce qu'il était : l'Asile étant censé émaner de lui, je me laisse imprégner par le jeu des participants pour de façon rétroactive faire évoluer le Directeur en concordance avec ça. Mon objectif étant parallèlement de le faire différent chaque fois, le concept en lui-même du personnage m'empêche de puiser dans une source quelconque plus longtemps qu'un simple topic…
On peut quand même dire que dans la verrière, avec Céleste, j'ai été chercher un peu de Jack Torrance dans Shining, autant pour le côté perpétuellement au bord des nerfs que pour la conscience excessive d'un ordre des choses à rétablir. Globalement, j'aime bien le voir un peu comme Zorg dans Le cinquième élément, ce côté faussement digne mais totalement ridicule, aussi fragile qu'un château de cartes, flirtant presque avec Patsy dans Absolutely Fabulous, me séduit énormément d'un certain côté. D'un autre, je ne réussis pas à ne pas le voir comme un esprit réellement supérieur, empreint d'énormément de classe…
L'avantage, c'est que j'ai le choix : il sera une fois l'un, une fois l'autre, et celle d'après encore autre chose… _____________ Merdre. |
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La chatte

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Lun 23 Fév 2009 | 12:07  |
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Allez Directeur, remballe tes tartines… T'es hors-sujet !
(Je vais me prendre un de ces coups de tatane…)
Moi, mon personnage, je l'ai inventé moi-même, il est absolument original et je me suis inspiré de rien du tout, ni consciemment ni inconsciemment. Ça a été un travail énorme pour le créer de toutes pièces, et j'en suis très fier !
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Arnaud

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Lun 23 Fév 2009 | 22:49  |
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Ah bon, tout le monde ne s'inspire pas comme moi de sa propre personne
Zut… Moi qui me sentais pour une fois à l'aise avec d'autres gens bizarres, mais si vous ne l'êtes pas à ce point
A part cela ?
Sans doute quelques bons films d'espionnage, quelques cours de sécurité informatique sans doute ainsi que la personne qui en donnait les bonnes pratiques, l'observation de pas mal de personnes traumatisées à l'idée du regard des autres poussée à l'extrême, enfin ce genre de choses là.
Après vous citer des exemples précis de films, romans ou autres support pouvant m'avoir inspiré, pas sûr d'arriver à en dégager en particulier. |
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Lucie

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Mar 24 Fév 2009 | 0:27  |
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C'est sûrement très égocentrique de ma part, mais mes tares et névroses personnelles sont mes plus fidèles sources d'inspiration.  C'est assez libérateur, je trouve, de faire d'un personnage une caricature de ses propres défauts. Ce qui m'amuse c'est que même bien planquée derrière cela, je trouve le moyen de m'imposer un sacré "garde-fou".
Outre ce fait, je suis toujours très visuelle dans la création d'un personnage. J'aime supposer et ébaucher une histoire autour d'un physique singulier, d'une attitude à déchiffrer.
Je trouve plus simple (plus pudique ?) de laisser du silence sur lequel broder un passé, des émotions qui ma foi, malgré toutes les citations possibles, sont toujours un peu intimes.
Je ne suis pas vraiment du genre à faire des fiches (lorsque je m'efforce d'en constituer, mon personnage s'évertue à dévier le plus possible des chemins tracés à son égard).
Et donc, ce fameux visuel est né de… Heu… Citer des sources, étaler la confiture… Bon.
En fait, je n'en sais pas grand chose. J'avais Céleste en tête depuis longtemps, elle avait envie de bavarder un peu au lieu de taper dans les murs : pourquoi pas, me suis-je dis.
Et puis, la coupe de mes cheveux sous les oreilles, peut-être.
Enfin, c'est plus tout jeune (et tant mieux !)
Hum. Je suis un peu fatiguée, excusez-moi pour cette tartine vaseuse. |
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Le dirlo ergo sum

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Mar 24 Fév 2009 | 2:26  |
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Fervent défenseur des tartines (attends qu'j't'attrappe vil matou ! Privé d'herbe à chat !), je t'invite Céleste à en garnir quelques-unes de cette confiture que tu gardes confinée dans le pot de ta pudique modestie !
Rah les partiels me rendent tellement poète… Faites des études scientifiques, qu'y disaient !
Vous avez raison je crois de rappeler que nos personnages ne sont jamais… que les nôtres. On a beau s'inspirer de tonnes d'autres choses, c'est toujours de soi qu'on finit par y mettre. Je me suis toujours demandé si on était réellement capables, a fortiori en matière de folie où c'est poussé à l'extrême, de concevoir des logiques, des modes de pensée différents du sien. Comprendre les autres, oui, mais réussir à ressentir leurs mécanismes fondamentaux, est-ce à la portée que quelqu'un d'autre ? Comme ce fameux exemple d'animaux élevés dans des environnements à rayures horizontales et perdant tout sens de l'orientation une fois placés dans des environnements au rayures verticales…
OK, je la ferme !
Mais le traitement chirurgical des lésions intra-osseuses, ça vous intéresse pas plus que moi avouez !
(Le Directeur aigri de bosser deux jours dans le mois…) _____________ Merdre. |
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Pia

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Jeu 05 Mar 2009 | 16:28  |
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Certes, je ferais mieux de répondre à la créature dévergondée qui se dandine dans la bibliothèque, au lieu de bavarder d'un personnage qui n'a que quelques lignes à son actif… Mais dans peu de temps je n'aurais plus le courage de faire ni l'un ni l'autre, alors revenons-en à nos moutons de papier. De clavier. A nos moutons, donc.
Pia a germé cancéreuse, rongée par une chimère traumatique qui ne dit pas son nom. Convalescente translucide perfusée de religion, addictive comme tout analgésique. C'est dans les lectures de Christian Bobin que j'ai puisé l'idée d'une survivance sans fracas et sans gloire, une asthénie nostalgique du quotidien. Le lumière minimaliste et chrétienne d'un chemin de croix solitaire qui mène forcément à la mémoire.
Mais les purs esprits ne me collent pas vraiment à la peau et cherchant à lui insuffler un peu de chair, je suis tombée bizarrement sur un autre auteur, un symbole pré-adolescent qui s'adaptait parfaitement à mon visuel de Pia.
D'où le nom. Le patronyme, Haze, en référence à la Dolorès de Nabokov. Qui comme chacun sait meurt en couche à la fin de l'œuvre. Et si non ? Et bien, si non, je la voyais bien devenir petite chose androgyne et mère-enfant, rongée non plus par la maladie mais par un cancer amoureux qui n'en fini pas. Ne faisant qu'un avec son nouveau-né, qu'elle trimballe comme une relique contre son cœur d'ancienne petite garce candide réhabilitée par un accès de foi. Planquant sa culpabilité et son manque d'amour derrière une silhouette asexuée, et une foi compulsive.
Et voilà pour Pia ! _____________ Avec la fin de l'amour, apparaissent les rois mages : la mélancolie, le silence et la joie. |
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Staccato

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Sam 07 Mar 2009 | 11:39  |
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Eh bien je crois ne pas trop me démarquer de la tendance générale : Staccato est le fruit de tout un tas d'influences, et, si je ne peux pas les nommer toutes, il y en a quelques-uns qui sont incontestables.
Tout d'abord Frédéric Chopin non pas - à ma grande honte - le compositeur (que j'adule), mais la déclinaison qui en a été faite dans le jeu vidéo Eternal Sonata qui nous le représente, mourant, fuyant dans un monde de rêve. A cela s'est ajouté une bonne dose de l'idéologie fictionnelle de l'écrivain Chloé Delaume, qui pense que nous sommes tous issus d'histoires collectives. J'y ajouterais un soupçon de ce que j'ai vécu lors de stage de théâtre donné à des autistes, et cette impression bizarre de donner cours à des êtres équipés d'interrupteurs ON/OFF. La comparaison est douteuse, mais c'était vraiment ça : un instant ils étaient là, l'instant d'après plus personne. Fascinant, vraiment.
Et tant d'autres…
Mais, comme certains d'entre vous, je pense que Staccato, au gré des récits, va se modifier, se libérer, et acquérir son individualité propre… Avec votre aide à tous  _____________ Penchons-nous sur le néant : la fin de toute fiction personnelle. |
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Psyché

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Sam 07 Mar 2009 | 17:35  |
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Un peu à la manière du Directeur (tiens donc !) je n'ai sorti on personnage (du moins consciemment) que de mon imaginaire, sans chercher à m'inspirer de rien ni de personne, volontairement. Et finalement, j'ai trouvé comme Fallom et Céleste dans mon propre bagage névrotique bien assez de matériau pour pouvoir tenir quelques topics ! C'est même aux confins de l'auto-analyse tellement je joue le jeu…
Voilà c'était juste pour ajouter une voix aux "originaux" !
(Je fais court, comme ça ça rendra encore le Directeur un peu lus ridicule et puis j'ai (hem) quelques réponses à faire moi aussi…)
EDIT en y réfléchissant, ce personnage a stylistiquement un côté premier degré très proche de Gide, que j'apprécie assez peu par ailleurs. Comme quoi, on n'en sort jamais… _____________ Seul qui se perd entier est donné à lui-mêmeStefan Zweig |
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